Au moment où les élèves et les enseignants profitent des vacances d'été pour vaquer à leurs loisirs ou savourer, chacun à sa guise, les belles journées estivales, les proviseurs des lycées et les directeurs des collèges ont encore du pain sur la planche. Ils continueront leur travail administratif jusqu'à la mi-août pour préparer la prochaine rentrée 2008/2009. Aucun directeur ne partira en vacances avant de s'assurer qu'il a tout mis au point. Pas mal de travail doit être effectué pour être remis aux différentes Directions Régionales de l'Education et de la Formation dans les délais fixés : statistiques concernant les résultats scolaires propres à chaque établissement, envoi des bulletins aux parents d'élèves, besoins en enseignants, listes des élèves. Tout cela se fait en concertation avec les Directions Régionales pour enfin former les pyramides des classes de chaque établissement scolaire ; après quoi, les proviseurs et les directeurs procèderont à la répartition pédagogique et la distribution des classes en fonction de l'effectif d'enseignants disponibles, un travail à effectuer avant le 15 août pour être remis aux différents inspecteurs afin qu'ils donnent leurs avis. Donc, Il ne faut pas attendre septembre pour régler les problèmes de la rentrée. Que l'établissement soit grand ou petit, ce travail est nécessaire pour garantir un bon démarrage de l'année scolaire. Et pourtant, malgré tout ce travail de routine préparé d'avance, chaque rentrée peut réserver un tas de surprises, à tel point que certains directeurs sont obligés de faire quelques retouches si ce n'est de transformer tout de fond en comble. En effet, les mutations des élèves d'une école à une autre ou d'une classe à une autre pour diverses raisons s'effectuent au début de chaque année et perturbent énormément les listes d'élèves supposées être arrêtées selon des critères scientifiques en veillant sur le principe d'homogénéité et d'équité entre les garçons et les filles. De même, les nominations tardives de nouveaux enseignants risquent de chambarder certains emplois de temps soit du personnel enseignant soit des élèves, vu que certaines modifications doivent êtres introduites ça et là pour satisfaire dans la mesure du possible les uns et les autres. C'est dire que parfois cette préparation qui a demandé cinq ou six semaines de travail acharné en pleine saison estivale se révèle souvent inutile ou du moins provisoire puisqu'elle est sujette à des retouches successives qui peuvent s'étendre jusqu'à la fin du mois d'octobre !
Pistons et cas sociaux Parmi ces problèmes devenus habituels, cette tendance capricieuse de certains parents qui veulent inscrire leurs enfants dans telle ou telle classe, sous prétexte qu'ils préfèrent tel ou tel prof, tel ou tel emploi du temps, tel ou tel camarade pour leurs enfants respectifs ! Et c'est bien dommage que certains responsables de l'établissement se plient devant les supplications (entendez exigences !) de ces parents qui se présentent à plusieurs reprises devant le bureau du directeur, les uns munis d'un mot de recommandation de la part d'une tierce personne, les autres invoquant un cas social, d'autres encore pour la simple raison que leur enfant veut garder les mêmes camarades de l'année précédente et d'autres et d'autres... Et dire que les enseignants se plaignent des classes hétérogènes qui sont justement dues à ces interventions de toutes parts pour procéder à ces mutations d'un bon nombre d'élèves provoquant ainsi le déséquilibre entre les classes. Imaginez si les quelques élèves brillants d'une classe donnée veulent rejoindre leurs camarades de l'année dernière inscrits dans une autre classe, il n'est pas toujours évident que ces élèves mutés soient remplacés par d'autres élèves du même niveau ; et c'est ainsi que le décalage se crée et s'accentue entre les classes qui, au départ, ont été constituées selon des critères pédagogiques équitables. On peut sûrement rencontrer des cas urgents qui méritent le changement d'une classe à une autre (deux frères jumeaux, élèves handicapés, situation familiale critique...), mais d'autres ne doivent pas être acceptés d'autant plus que nous sommes dans une institution publique censée donner les mêmes chances à tous les élèves sans exception et où le personnel enseignant et le cadre administratif sont appelés à traiter tous les élèves sur un même pied d'égalité ! Les parents qui veulent dicter leurs conditions à l'administration peuvent aller inscrire leurs enfants dans un établissement privé où ils seront peut-être mieux servis ! Aussi, faut-il plaindre certains directeurs qui se laissent influencer facilement par les demandes abusives des parents souvent « dépendants » des caprices de leurs enfants. Un directeur n'a-t-il pas le droit de refuser les demandes excessives et infondées de certains parents pour garantir un minimum de stabilité dans les classes dont les listes d'élèves sont plus ou moins équilibrées, chose nécessaire à une bonne marche des cours ? N'est-ce pas là un motif plausible pour s'opposer à toute mutation d'un élève non-conforme à des critères objectifs ? On s'attend bien à ce que le ministère de tutelle se penche sur ce problème pour déterminer les marges d'initiative des directeurs tout en engageant leur responsabilité quant au traitement de ce problème et tant d'autres qui surgissent en même temps au début de chaque année scolaire et provoquent un certain désordre au sein de l'établissement scolaire.