Ses maisons aux toits de tuile, ses constructions et son architecture rappellent ses origines qui remontent un XVIème siècle, quand les Maures chassés d'Espagne vinrent s'installer dans la ville de Testour, située à 80km au nord-ouest de Tunis. Au cours d'une randonnée estivale récente, cette jolie petite ville nous a semblé encore très imprégnée de son cachet andalou que l'on retrouve notamment dans ses habitations et son patrimoine car l'influence hispano-andalouse constitue un legs précieux pour la population de cette région du pays. On ne peut cependant parler de traditions et de patrimoine spécifiques à Testour, sans évoquer son festival international annuel, celui du malouf et de musique traditionnelle dont le coup d'envoi a été donné cette année, par la Rachidia sous la direction de Zied Gharsa. Une soirée de maâlouf, de mouachahat et de tarab, l'une des plus réussies qui conservera ses empreintes dans la mémoire des habitants de Testour. Autrement dit, cette 42ème session du festival de Testour continuera, comme par le passé, à lutter pour la préservation d'un patrimoine musical, local et national ainsi que sa diffusion au sein des nouvelles générations présentes en masse lors de la soirée d'ouverture du festival.
"Nous aimons le malouf" Notre étonnement fut grand devant le nombre impressionnant des jeunes (lycéens, étudiants et élèves) qui se sont déplacés en masse, de Testour et de sa périphérie pour écouter dans un silence quasi-religieux, les superbes morceaux interprétés par la Rachidia dont ils connaissent et apprécient le répertoire Nous nous sommes adressés à quelques-uns des jeunes mélomanes pour essayer de comprendre les motivations qui les poussent vers ce genre musical, d'autant plus que c'est une musique qui a été transmise d'une génération à une autre, à travers l'expression orale car elle reflète d'une part l'identité d'un peuple et son attachement à sa culture et d'autre part, le rayonnement d'une civilisation arabo-musulmane d'une extrême finesse. Saida Ben Zeineb ----------------------------- Témoingnages…
* Ghaïth Abdelli : (16 ans, élève au lycée Ibn Zeïdoun) " C'est mon oncle qui m'a fait découvrir et aimer le malouf en m'invitant à l'accompagner au festival. Sinon, pour le reste de mon temps, je le passe à la Maison des jeunes de Testour équipée en Internet et jeux éducatifs.... "
Yosr Ochi ( 17 ans, lycéenne) " Je suis originaire de Jendouba et je viens spécialement à Testour pour écouter une musique d'un grand raffinement.. oui, j'aime le malouf car c'est un genre musical qui m'interpelle... "
Chadi Ben Chakra ( 12 ans, lycéen) " Je suis originaire de Béja et habite à Testour depuis deux ans seulement... Je viens au festival accompagné de ma famille qui apprécie le malouf ; je ne m'ennuie nullement puisque j'y trouve mon compte !... "
Sadok Abdelli : (15 ans, élève au lycée Ibn Rachid - Testour) " Je cherche avant tout une belle ambiance et je ne vous cache pas qu'il n'y a pas mieux que le festival du malouf dans notre région. Merci à Zied Gharsa d'avoir assuré une belle soirée comme il nous en a habitués lors des sessions précédentes. Quant au malouf, c'est ma passion puisque je fais partie d'une chorale formée et dirigée par M. Chakib Feriani. Cette chorale réunit une quarantaine d'élèves et étudiants lors des répétitions à la Maison de la culture de Testour. Mais, mon premier initiateur, c'était mon père, amoureux et chanteur de malouf... "
Arafet Arfaoui ( 17 ans, lycéen) " Le malouf une rappelle mon enfance et l'environnement dans lequel j'ai évolué... Je suis, comme mes camarades, inscrit aux cours de M. Chakib Feriani.. Une belle occupation mais aussi pour compenser un manque au niveau des loisirs pour les jeunes... Aimer et chanter le malouf, n'est-ce pas une chance ?....