Tunis-Le Temps : Il s'agit en l'occurrence, d'un bonhomme qui étant en crise financière et ayant besoin d'une somme déterminée pour faire face à quelques dépenses urgentes, eut recours à un ami pour résoudre son problème. Celui-ci était disposé à lui prêter la somme qu'il voulait, à charge de la restituer, moyennant un supplément à titre d'intérêt, en contrepartie du service rendu. Il lui prêta 3 mille dinars et le débiteur lui remit en garantie, deux chèques totalisant la somme de 4500 dinars . l'intérêt était donc à un taux usuraire, la somme perçue en sus étant de 1500 dinars. Le bonhomme ayant besoin d'argent accepta toutes ces conditions imposées par le créancier sans rechigner. Bien plus il n'a pas failli à ses engagements, puisqu'il a restitué la somme convenue au créancier en temps et en heure. Il lui demanda de lui restituer les deux chèques, donnés à titre de garantie. Le créancier lui répondit qu'il n'arrivait pas à les retrouver, mais que cependant, il n'avait pas à s'en inquiéter. Toutefois, quelque temps plus tard, il fut surpris d'apprendre par sa banque que les chèques en questions avaient été déposés, non pas par le créancier, mais par une autre société. Ils avaient été présentés en effet en paiement de quelques achats. La date de cette opération était ultérieure à celle du paiement de la créance, intérêts et principal. Ce qui prouve une mauvaise foi notoire de la part du créancier. Le débiteur, fit opposition au paiement des chèques litigieux, et intenta une action pénale contre le créancier, devant le procureur de la République. Celui-ci l'inculpa, pour prêt à un taux usuraire, et escroquerie. Il comparut devant la chambre criminelle près le tribunal de première instance de Tunis, où il reconnut qu'il avait donné les chèques en paiement sans avoir pour autant de mauvaise foi. Le tribunal renvoya l'affaire à une date ultérieure, à la demande de l'avocat, afin de permettre à celui-ci de réunir les moyens de sa défense.