L'agresseur et la victime dans cette affaire sont deux amis de longue date. Depuis leur enfance, leurs familles respectives habitaient le même quartier. Les enfants ont fait ensemble l'école buissonnière et ont raté conjointement leurs études. Ils ont, aujourd'hui, vingt-trois ans chacun et ils sont pratiquement chômeurs. Ils travaillent par intermittence dans des chantiers ou des marchés populaires. Mais, ils n'ont aucun emploi fixe. Leur argent de poche, ils le prennent encore chez leurs parents si jamais ces derniers en ont. Sinon, ils font les stations de bus et de train à la recherche de quelque vieille personne à aider. Ils n'ont pas d'antécédents judiciaires. Quinze jours avant les faits, l'un d'eux a déniché un job de gardien chez une famille aisée. Le jour des faits, il a reçu sa première paie et c'était son jour de repos. Il a invité son copain à passer une soirée commune autour d'une bouteille. La veillée s'allongeait et ils la passaient à se raconter diverses histoires communes se révoltant, comme toujours, contre la vie qui n'était pas clémente avec eux. Le nouveau gardien essayait de convaincre son ami de la nécessité de combattre le mauvais sort et de persévérer sur cette voie. Il était très content de son nouvel emploi et il comptait ouvrir une nouvelle page de labeur et de sérieux. Ses propos ont énervé l'ami chômeur et l'ont mis sur ses nerfs. Ce dernier se sentait très lésé par la vie et abandonné par le destin. Il a cherché à noyer son chagrin dans l'alcool et il a demandé à son ami gardien la somme de cinq dinars pour acheter une autre bouteille de vin. Lui, il n'avait pas d'argent. Or, le gardien ne voulait pas se saouler et il a refusé de donner suite à la demande de son ami. Une altercation éclata entre les deux amis et ils en sont venus aux mains. Le chômeur assomma son ami avec une barre de fer. À la vue du sang, l'agresseur a réalisé la gravité de son acte et il a transporté son ami aux urgences. Les services concernés de l'hôpital ont averti la police et l'agresseur a été interpellé. Il a reconnu les faits qui lui ont été reprochés et a expliqué son geste par l'énervement et l'alcool. L'agresseur a été arrêté et la victime a dû subir une intervention chirurgicale. Il en est ressorti avec des séquelles importantes. L'agresseur a été arrêté. Il comparaîtra bientôt devant la justice.