* Pour les produits de la mer, particulièrement, les spéculations vont bon train... Mais les professionnels respecteront-ils des normes, pourtant, incontournables ? A Sfax , deux marchés font office, à l'échelle nationale, de baromètres aussi bien de l'abondance, des pénuries ou des cours : le marché de Gremda est une référence en matière de cours des olives et de l'or vert, tandis que le marché aux poissons de bab Jébli est le baromètre des prises et par là-même des prix du poisson. Or pour le moment, et à quelques jour du Mois Saint, les indicateurs dudit marché municipal ne sont pas au beau fixe. Les professionnels, pourtant, tiennent des propos rassurants quant aux perpspectives de l'offre et de la demande,au cours du mois de carême. Mais, pour le moment, c'est la flambée des prix. Que l'on ne se fie pas aux prix des sardines (de 1,2d à 700 millimes le kilo), du smaris ou sar (sparès) : de 05 à 06d, de la roussette (gtat) : 05d , dont les prix sont relativement abordables parce que , à Sfax, la sardine et la roussette ne sont pas des poissons bien prisés et d'autre part, pour ce qui est du smaris, le poisson offert est nettement de basse qualité. N'oublions pas que pour cette espèce, les prix ont atteint des pointes vertigineuses dépassant les 40d le kg pour ce qui est des prises des nasses donc de haute qualité. Concernant les espèces les plus couramment appréciées par les consommateurs locaux, les prix sont quasiment inabordables, soit le serre (karradh), 21d, le mérou (mennéni), de 12,5 à 20d, le loup (karous), 18d, les anguilles, 25d, la daurade (lourata), de 13 à 16d. Cette hausse des prix s'explique, selon les professionnels par une chute considérable de l'offre. A pareille période de l'année dernière, les quantités introduites quotidiennement au marché de » Bab Jébli, représentaient le triple des quantités exposées en cette fin du mois d'août, soit de 800 à 900 kg contre 300 kg. Là où le bâts blesse le plus, c'est que ce sont les espèces de grande consommation qui sont les plus rares comme le serre, la sole, la seiche (pratiquement introuvale ), le loup, le mérou,la daurade etc... S'agit-il là de signes précurseurs quant à une flambée inconsidérée au mois de Ramadan ? Si pour le poisson local, ou poisson frais, l'on s'attend à une hausse continue des prix, par contre, le consommateur moyen, aura le loisir de tourner le dos à ces poissons de luxe et de rabattre sur le poisson congelé qui sera proposé à partir du début du mois prochain à des prix relativement abordables. Ci- après, les quantités importées d'Oman et les prix de vente publics : - Corbeau, 12 tonnes, prix de vente au détail : 06d le kilo. - Mérou, 30d , tonnes, prix de vente au détail : de 08 à 10d - Liche, petite taille (chalbout ), 12 tonnes, prix de vente au détail : 06d - Liche grosse taille, 12 tonnes, prix de vente au détail : de 04 à 05d - Pagres ( jaghali ), 05 tonnes, prix de vente au détail :06d - Rouget, 60 tonnes, prix de vente au détail : 05d - Pageot ( hamraya ), 50 tonnes, prix de vente au détail : 05d - Sole, 05 tonnes, prix de vente au détail : 08d A signaler que si certaines quantités de pageot et de sole congelés sont déjà en vente sur les étals, les autres espèces seront injectées, comme dit précédemment à partir du premier jour de carême. Un autre facteur, selon les professionnels, contribuera à mieux réguler le marché : il s'agit de la rentrée des chalutiers qui opèrent actuellement en haute mer. La flotte, constituée de plusieurs centaines d'unités venant d'effectuer sa sortie récemment à l'issue de la période de repos biologique, va ramener ses prises dans les jours qui viennent et contribuer ainsi à calmer les ardeurs du marché. Ceci sans compter les quantités pêchées par les centaines pour ne pas dire les milliers de barques de pêche côtière. Toutefois, il s'agit là de simples spéculations, qui risqueraient d'être démenties sachant que nos ressources halieutiques ont été éhontément et impunément surexploitées. Pour éviter le pire, les autorités compétentes sont tenues de faire preuve d'une vigilance de tous les instants et surtout de veiller , à ce qu'au moins, la période de repos biologique soit scrupuleusement observée. Le bon sens, exigerait même une prolongation de cette période et de ne pas céder sous la pression des professionnels qui ne tiennent compte que de leurs propres intérêts, comme l'attestent les ravages avérées et unanimement connus de nos richesses en produits de mer,