Dans cette affaire l'inculpé déclare qu'une tierce personne lui soumit une petite liasse de faux billets lui proposant d'essayer de les écouler, en lui promettant une plus grande quantité de cette même catégorie de billets, au cas où il réussit son coup. D'ailleurs suite à une commission rogatoire ordonnée par le procureur de la République aux fins de procéder à une fouille à son domicile, une grande quantité de faux-billets y a été saisie par la police (plus de 1000 billets) L'inculpé déclarera ultérieurement au cours de l'enquête préliminaire que ces billets lui ont été remis par un ami Maghrébin en vue d'en faire le change en euro, sans pour autant attirer son intention sur leur origine frauduleuse. Il ajouta qu'un autre jeune tunisien était en contact avec le Maghrébin en question et c'était lui qui était chargé d'écouler les faux -billets. Toutefois, il était le seul a comparaître à la barre en état d'arrestation, alors que les deux autres, soit le Maghrébin et son ami tunisiens sont toujours en état de fuite. Il réitéra ses dernières déclarations prises au cours de l'enquête préliminaire, pour insister sur le fait qu'il ignorait que les billets étaient faux, et que le maghrébin lui avait simplement dit de procéder à une opération de change sans plus. Le soutenant, son avocat observa que l'élément matériel nécessité par l'art 185 du code pénal en vertu duquel son client est poursuivi fait défaut en l'occurrence. Rien ne prouve en effet, ajouta-t-il que celui-ci aida d'une manière quelconque à la contre- façon des billets saisis et dont il ignorait de surcroît l'origine frauduleuse. Il conclut, que les faits ne peuvent être qualifiés que d'escroquerie, si toutefois la mauvaise foi de son client s'avérerait établie. Cependant le tribunal après avoir délibéré, condamna le jeune accusé en état d'arrestation à 20 ans de prison. Tandis que pour les deux autres inculpés, en état de fuite, c'est la peine de prison a perpétué qui fut prononcé par défaut.