Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
"Nous mettrons tout en œuvre pour chasser les intrus qui gangrènent la profession" Corps de métiers : Karim Ellouze président réélu du conseil de l'ordre des Architectes Tunisiens (COAT)
L'Assemblée Générale élective du 17ème Conseil de l'Ordre des Architectes Tunisiens (COAT) s'est tenue le samedi 30 août à la Cité des Sciences de Tunis. Le nouveau conseil élu est composé de 6 membres du conseil sortant dont le président Karim Ellouze, le vice-président Hichem Mahdi, le secrétaire général Amine Turki et le trésorier Moncef Soudani et de trois nouveaux. Les architectes ont donc opté pour la continuité et ce, pour permettre à l'ancienne équipe de poursuivre le travail entrepris et les réformes engagées. A cette occasion nous avons invité le président réélu pour un troisième mandat à la tête du COAT il nous parle de la signification et de la portée de ces élections. Des revendications et des problèmes de la profession. Interview.
Le Temps : Comment réagissez-vous à votre élection une troisième fois à la tête du Conseil de l'ordre des Architectes Tunisiens (COAT) Karim Ellouze : Cela confirme que le Conseil sortant a accompli un travail fructueux pour la profession. Nous avons présenté nos revendications calmement et sans surenchères. Les résultats des élections prouvent l'attachement des architectes à leur conseil de l'ordre. • Quel est votre programme d'action pour ce troisième mandat ? Nous avons l'habitude de présenter nos revendications en se basant sur des données claires et précises. Le Président de la République a présidé deux conseils des ministres consacrés au secteur de l'architecture en 2003 et en 2008. Et les décisions prises lors de ces deux conseils ministériels sont dans l'intérêt de la profession. Nous, essayons donc de faire en sorte que ces décisions soient appliquées et concrétisées. • Pourquoi elles n'ont pas été appliqués ? Depuis le conseil munistériel du 24 février 2008 on n'a tenu aucune réunion avec le ministère de l'Equipement et de l'Habitat pour, justement, appliquer ces décisions. Aujourd'hui un nouveau ministre a été nommé à la tête du département, nous sommes donc optimistes et espérons qu'il prendra en considération nos préoccupations quant à l'application des décisions prises par le Conseil des ministres. • Quelle est votre préoccupation majeure ? C'est le problème des intrus qui gangrènent la profession. Ce sont les poseurs de cachets. Des confrères avec la complicité des techniciens municipaux membres des commissions d'octroi des permis de bâtir posent des cachets et octroient ainsi des permis de complaisance. Même avec le décret imposant la présence d'un architecte dans ces commissions, la pratique continue car les techniciens municipaux emploient tous les moyens pour écarter et marginaliser le rôle de l'architecte dans ces commissions. Nous revendiquons donc fermement la présence obligatoire d'un représentant du conseil de l'ordre au sein des commissions afin que nous puissions contrôler efficacement l'opération d'octroi des permis de bâtir. • D'autres préoccupations ? Oui, il y a la question de la surface des 80m2. Aujourd'hui l'appel à un architecte pour la construction sur une surface inférieure à 80m2 n'est pas nécessaire ce qui fait que les commissions d'octroi des permis de bâtir ou du moins certaines d'entre-elles octroient le permis pour une surface de moins de 80m2. Mais après on s'aperçoit et souvent, de dépassements des constructions et ce avec la complicité de ceux qui ont octroyé le permis. Il y aussi la question des barèmes des honoraires des architectes. Dans le service public il est réglementé. Dans le privé non. Nous revendiquons l'application du barème en vigueur dans le public au privé. • Ce sont les seules revendications ? Mais si on résout ces problèmes tous les autres suivront parce que la racine du mal qui ronge la profession réside dans ces problèmes majeurs, par exemple si la question des intrus est résolue, il n'y aura plus de problème d'emploi pour les architectes. Il y a 1300 architectes qui travaillent dans le privé et par an il y a environ 66.000 permis de bâtir. Donc si on fait le calcul, il y a 50 dossiers par architecte. Mais dans la réalité la plupart des architectes n'arrivent pas à traiter un seul dossier par an cela veut dire que les intrus sont passés par là... Interview réalisé par Néjib SASSI