Le Temps-Agences - Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a fait part à son homologue israélien Shimon Peres de ses doutes sur la possibilité de conclure un accord de paix cette année, font savoir les services du chef de l'Etat israélien. "Il semble que nous ne serons pas en mesure de trouver un accord complet sur les questions d'Al Qods, des frontières, des réfugiés et de l'eau", a dit Abbas, dont les propos sont rapportés dans un communiqué de la présidence israélienne. "Mais nous sommes déterminés à poursuivre les négociations diplomatiques accélérées", a-t-il ajouté. Les deux hommes ont participé vendredi à une conférence à Cernobbio, en Italie. Un proche conseiller du président de l'Autorité palestinienne, Saëb Erekat, a confié à Reuters que de nombreux responsables pensaient encore qu'un accord pouvait être trouvé d'ici la fin de l'année. "Nous n'abandonnons pas l'idée de la possibilité d'un accord cette année mais si nous n'y parvenons pas, nous n'arrêterons pas pour autant les négociations", a-t-il poursuivi. Les Etats-Unis ont relancé les pourparlers israélo-palestiniens en novembre dernier à Annapolis, avec l'objectif de trouver un accord d'ici à la fin du mandat du président George Bush, qui passera la main à son successeur le 20 janvier 2009. La poursuite des violences et l'expansion des colonies juives ont entravé la bonne marche des discussions. En outre, la démission d'Ehud Olmert, qui cédera son poste de Premier ministre dès que son parti aura choisi un nouveau chef et qu'un autre gouvernement sera formé, rend leur progression incertaine. Au cours des dernières semaines, les deux parties ont fait état d'avancées, mais Mahmoud Abbas a rejeté l'éventualité d'un accord partiel tel que le proposait Ehud Olmert. Selon des responsables palestiniens et israéliens au fait des négociations, Ehud Olmert a suggéré qu'Israël abandonne aux Palestiniens plus de 90% de la Cisjordanie occupée et un petit territoire désert proche de la bande de Gaza pour compenser la conservation d'une partie de la Cisjordanie. Il n'a rien proposé sur le statut d'Al Qods et a lié l'entrée en vigueur de son plan à une reprise en main par Abbas de la bande de Gaza, que le Hamas contrôle depuis un an. Sur le volet syrien, Le cinquième round des discussions indirectes entre la Syrie et Israël par l'intermédiaire de la Turquie est reporté en raison de la démission d'un des négociateurs israéliens, a déclaré le président syrien Bachar al Assad. "Il devait y avoir un cinquième round qui devait être décisif. La démission du chef des négociateurs israéliens a conduit au report de ce round qui était destiné à définir le déroulement de ces négociations", a-t-il dit. Ce nouveau round de pourparlers devait avoir lieu à Istanbul hier et porter sur la question de la délimitation des frontières entre la Syrie et Israël. "Il ne se tiendra pas puisque Yoram Turbowitz, qui était le négociateur d'Ehud Olmert, a présenté sa démission", avait-on appris auparavant auprès de la présidence française à l'issue d'un entretien entre Nicolas Sarkozy et Bachar al Assad. Yoram Turbowicz, chef de cabinet d'Olmert, avait annoncé sa démission en juillet mais avait proposé de continuer à participer aux négociations indirectes. Impliqué dans une affaire de corruption, le Premier ministre israélien devrait, lui, quitter ses fonctions après le vote, prévu le 17 septembre, des membres du parti Kadima pour le remplacer. "Nous attendons maintenant ce vote pour définir l'avenir de processus. Nous comptons sur le soutien de tous les pays", a déclaré Bachar al Assad au début du sommet quadripartite. "Les Israéliens devaient réagir à la vision syrienne du tracé de la ligne le long du lac Tibériade", a-t-on précisé de source française. Selon son entourage, Nicolas Sarkozy a déclaré à Bachar al Assad que la France allait "pousser" les Israéliens à poursuivre le processus malgré les incertitudes pesant sur l'évolution de la situation politique en Israël. Lors d'une conférence de presse avec le président français, Bachar al Assad avait déclaré que des discussions de paix directes entre la Syrie et Israël ne pourraient commencer que quand les négociations indirectes auraient permis d'établir un climat de confiance entre les deux pays. "Pour le moment, nous sommes en train de jeter les bases de ces négociations, à savoir la confiance entre les différentes parties", a-t-il dit. "Ensuite, après avoir rétabli la confiance, il faudrait voir quelles sont les références pour le processus de paix, pour les négociations directes." "Une fois que tout sera mis en place, nous pourrions aborder les négociations directes", a ajouté le président syrien. "Mais cette étape-là des négociations directes nécessitera la présence des Etats-Unis avec d'autres pays."