Le Temps-Agences — Le président George W. Bush a annoncé hier une réduction minime de 8.000 hommes des effectifs américains en Irak dans les prochains mois et l'envoi d'environ 4.500 hommes en Afghanistan d'ici à janvier, quand il quittera la Maison Blanche, selon le texte de son discours. Les progrès accomplis en Irak vont permettre de faire rentrer environ 3.500 soldats d'unités de soutien au cours des mois à venir, un bataillon de Marines d'ici à novembre et une brigade de l'armée de terre en février, a dit M. Bush dans un discours à Washington. En novembre, un bataillon de Marines qui devait se déployer en Irak se déploiera en Afghanistan, et il sera suivi en janvier par une brigade de combat de l'armée de terre, a-t-il dit devant la National Defense University, grande institution d'enseignement militaire. La décision, attendue, de M. Bush lègue a priori à celui qui lui succèdera le 20 janvier 2009, que ce soit le républicain John McCain ou le démocrate Barack Obama, une présence militaire américaine en Irak plus forte que deux ans plus tôt, malgré l'impopularité de cette guerre et l'attente d'un désengagement qui est l'un des grands enjeux de la campagne présidentielle. Il y a actuellement environ 145.000 soldats américains en Irak. Bush a ainsi décidé, comme c'était attendu, de suivre les recommandations de ses conseillers militaires et civils, à commencer par le général David Petraeus. Deux Américains sur trois sont pourtant opposés à la guerre, selon les sondages, et à peu près autant sont favorables à un calendrier de retrait. L'Irak est l'une des questions qui divisent le plus profondément le candidat républicain John McCain et son rival démocrate Barack Obama. La prudence des recommandations faites à M. Bush aurait été inspirée au général Petraeus et aux autres responsables par la fragilité de l'amélioration constatée en Irak et par des incertitudes trop nombreuses: tenue d'élections provinciales dans les prochains mois, comportement des anciens insurgés ralliés au combat contre Al-Qaïda, jusqu'au remplacement prévu du général Petraeus le 16 septembre. Selon la presse, le général Petraeus préconisait même de laisser sur place jusqu'en juin 2009 les 15 brigades actuellement déployées. Avant de soumettre leur avis à M. Bush, les responsables militaires et civils auraient passé un compromis pour signaler la poursuite du désengagement d'Irak, mais aussi apporter un début de réponse à tous ceux qui réclament des renforts face à la détérioration sur le front afghan. Il y a environ 31.000 soldats américains en Afghanistan et autant d'autres pays, selon M. Bush. Si le choix de M. Bush pour l'Irak engage son successeur, il laisse en suspens la question de l'engagement américain à long terme en Irak, qui fait l'objet de négociations entre Washington et Bagdad. Un accord que l'administration Bush espérait avant fin juillet se fait toujours attendre. Les responsables irakiens, de plus en plus jaloux de souveraineté, ont affirmé qu'un accord avait été conclu selon lequel il n'y aurait plus aucun soldat étranger en Irak après 2011.