Le Temps-Agences - Le secrétaire général de l'UMP, Patrick Devedjian, a affirmé hier à Radio J que "la laïcité négative, ça a existé", notamment en 1905 lors du vote de la loi de séparation des Eglises et de l'Etat, et il a défendu le concept de "laïcité positive", développé par Nicolas Sarkozy. Le "visage controversé de la laïcité, c'est ce qui s'est passé en 1905, quand on a eu, par exemple, l'armée dans les couvents, les officiers qui allaient à la messe fichés, tout ça au nom de la laïcité", a-t-il déclaré. Tout en étant un "très chaud partisan de la laïcité", il a affirmé qu'elle avait "été souvent vécue comme douloureuse, comme un affrontement. Les catholiques en ont gardé parfois un souvenir cuisant. La laïcité négative, ça a existé". "La laïcité positive, c'est la volonté de faire coexister harmonieusement dans la société des croyances différentes. Le discours respectueux du président de la République peut être compris par toutes les religions", a ajouté M. Devedjian, qui "s'amuse" que "la principale critique" vienne de François Bayrou, issu de "la démocratie chrétienne". De son côté, François Baroin, ancien ministre de l'Intérieur et à ce titre responsable des cultes, estime que la laïcité est "une valeur absolue" et n'est donc "ni positive ni négative", dans un entretien paru hier dans Le Journal du Dimanche. En recevant vendredi à l'Elysée le pape Benoît XVI, le président Nicolas Sarkozy a une nouvelle fois développé le concept de "laïcité positive". Si le chef de l'Etat "a raison de rappeler nos racines chrétiennes", "il est indispensable de préciser que le tronc est devenu laïque et que chacune des branches doit pouvoir s'épanouir comme elle le souhaite dans le cadre d'un Etat de droit". M. Baroin, chiraquien, note toutefois une "évolution intéressante et très utile" du discours de M. Sarkozy, qui "n'a pas redit" que "jamais l'instituteur ne pourra remplacer le curé ou le pasteur", comme il y a neuf mois dans son discours prononcé dans la basilique romaine Saint-Jean-de-Latran. L'eurodéputé socialiste Vincent Peillon a reproché hier au président Nicolas Sarkozy de vouloir "remettre la question religieuse au centre de la vie publique" pour occulter "la question sociale". "La grande loi de 1905 était une loi de paix et de respect des religions", ce qui a permis "de mettre au premier plan, non pas la question religieuse, mais la question sociale", a déclaré M. Peillon à l'émission "Dimanche midi" de France 2. "Je crois que Sarkozy veut remettre, de façon conflictuelle, la question religieuse au centre de la vie publique pour qu'on ne parle pas de la vraie question qui est la question sociale", a ajouté le responsable socialiste. Comme on lui demandait s'il était "choqué" par la présence de membres du gouvernement à la messe du pape sur l'esplanade des Invalides à Paris, M. Peillon a répondu: "Oui, je pense que c'est un immense problème" que l'approche de la question religieuse par l'exécutif. En recevant à l'Elysée le pape Benoît XVI, M. Sarkozy avait appelé de ses voeux devant le Souverain pontife "une laïcité positive". Samedi, le Premier ministre, François Fillon, et quelques ministres ont assisté à Paris à la messe papale