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Doucement, c'est Ramadan
Rentrée des classes
Publié dans Le Temps le 16 - 09 - 2008

Le mois de Ramadan est à mi- parcours. La rentrée scolaire coïncide cette année avec ce mois sacré. Toute la vie scolaire s'est mise au diapason, très particulier du mois de l'abstinence.
L'emploi du temps avait été modifié dans le souci de libérer tout le monde le plus tôt possible. Les cours avaient été concentrés et les heures ne comptent plus que 45 minutes. Comment vivent nos élèves ce mois sacré ? Comment ressentent-ils cette première journée de Ramadan ? Comment les enseignants évaluent-ils le comportement de leurs élèves ?
Ramadan a son charme particulier. Il fait beaucoup d'heureux mais aussi des coléreux parmi les élèves et les enseignants. Nous avons approché certains élèves et professeurs afin de savoir comment ils vivent Ramadan à l'école. Ghayth, l'air jeune est très décontracté « Tout d'abord dit-il le changement du climat nous a bien aidés à bien accueillir cette rentrée. Il est vrai que la journée du jeûne est longue. Mais, en classe ça passe vite. Le fait qu'on ait réduit l'heure à 45 minutes m'a beaucoup arrangé. C'est moins stressant et fatigant et cela nous permet de finir la journée à 16h10 » Khalil qui jouit d'un emploi aéré ne trouve pas de difficultés pour poursuivre les cours « J'essaie d'être attentif en classe. La concentration des cours est certes épuisante. Mais je dois m'adapter. La soif me tue. Je fais tout pour oublier la fatigue surtout que les camarades de cette année sont gentils et sympas » Jalel élève en 3ème économie a des soucis « Je suis avoue t-il un grand fumeur. La nicotine joue beaucoup sur mon système nerveux. Cela me rend nerveux, coléreux et parfois excité. J'essaie de me calmer. Mais parfois je ne peux pas me retenir » Sana, en deuxième année secondaire est très contente de retrouver ses amis de l'année dernière « Tout se passe bien. L'ambiance est bonne. On essaie de suivre les recommandations de nos profs. J'en profite à midi pour rentrer chez moi me doucher et changer mes affaires surtout que j'habite à vingt mètres du lycée » dit-elle. Ce n'est pas le cas de Héla qui est obligée de passer toute la journée à l'école « j'habite loin. J'ai un problème de transport. Ça me fatigue et je suis contrainte à ne pas quitter le lycée. Ajouter à cela que le manque de concentration car je veille et le manque de sommeil me tuent puisque durant ce mois sacré il est impossible de chercher un sommeil réparateur avant une heure du matin. Quand bien même l'on voudrait dormir avant, c'est tout l'environnement qui nous empêche » Haad, élève en 4ème année sport vit bien son Ramadan « Le nouvel horaire ne me perturbe pas. C'est calme pour le moment mais c'est éprouvant à cause du jeûne. Les cours sont vraiment concentrés et j'essaie de tirer mon épingle du jeu surtout que je suis sportif et je profite de cette longue journée pour jouer au basket avec mes amis » Ouni, son ami ajoute « Ramadan ne me dérange pas. Le rythme est lent surtout avec les cours qui se rétrécissent. Nous avons quinze jours à supporter. Ça passe vite surtout que la température a chuté. Nos profs essaient de bien nous entourer et le courant passe bien » Chiraz Hellal prof de français estime que « le changement d'horaire durant ramadan éprouve les élèves. La plupart jeûnent et trouvent de difficultés à suivre les cours. Cela entraîne une baisse de l'attention qu'ils peuvent porter au cours. Certains élèves sont presque absents. Ils ne communiquent pas et arrivent mal à assimiler le cours. Les séances matinales se passent bien. Mais l'après-midi, le rythme change et ça se sent au niveau du dialogue avec les élèves » Mohamed prof de sciences naturelles ajoute « les élèves mettent beaucoup de temps pour s'adapter au nouveau rythme. Avec le rétrécissement de l'horaire, on trouve des difficultés à achever son cours et on est obligé de le terminer durant la séance prochaine. Ce qui me perturbe surtout que j'ai des classes terminales et le programme est trop long »
Bref Ramadan avance, le rythme des cours s'accélère et chacun fait de son mieux pour bien gérer ces deux semaines restantes avec moins de tension.


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