... C'est là toute la question... que se posent les parents à quelques heures de l'aïd. Non seulement les habits sont chers (on ne change pas une habitude rentable) mais surtout, cette année, l'aïd est entre deux saisons. Manches courtes ou longues. Short ou pantalon. Gâteaux de l'aïd "hlou" ou vêtements? "Mahba" ou fournitures scolaires?... Bref, les soucis du Tunisien moyen, c'est justement d'avoir plus de moyens. Des moyens pas trop moyens afin de boucler les fins de mois par tous les moyens! Certains ont trouvé un compromis. Des tabliers neufs pour l'aïd et des livres d'exercices au lieu des inutiles jouets made in China et distribués par la centrale d'achat Sidi Bou Mendil Corporation (ou la SBMC) Attention, toutefois, ne donnez pas des chèques de "Mahba" pour les neveux. Les gamins, ça ne tient pas de promesses... Ils risquent de l'encaisser avant l'anti-date. Sinon, il vaut mieux leur donner des traites sur onze mois. C'est moins risqué. Alors , comme le dit si bien un dicton de chez nous "Ce qu'il faut... il faut" ... (ou "Ellazem Lazem") S'il faut avoir des habits signés comme ceux des camarades de classe... S'il faut acheter les gâteaux de l'aïd plus cher que ceux de la voisine... S'il faut distribuer des liasses de "Mahba" à gauche et à droite pour jouer au tonton très cool... Hé bien, faut ce qu'il faut... Même s'il faut s'endetter pour maintenir le pouvoir d'achat plus haut que les rentrées des salaires! Les temps changent mais les gens ont du mal à accepter les changements. On n'a jamais vu une telle rigueur pour dépenser et une telle vigueur pour suivre la consommation au doigt et à l'œil!