Symbole des équipes déshéritées et de leurs convulsions budgétaires, Jendouba Sports défraie régulièrement l'actualité nationale sportive avec ses difficultés matérielles diverses et leur corollaire devenu naturel, les mœurs fantaisistes de départ de joueurs, d'entraîneurs ou de démission de responsables. Pour comprendre comment s'est perpétué, de décennie en décennie, le quotidien douloureux de la bientôt nonagénaire association nordiste, il n'est pas inutile de rappeler les causes profondes qui « pérennisent » chaque jour davantage la vulnérabiliser du club et la petitesse de ses ambitions.
Une infrastructure inadaptée et vieillissante Qui a dit que l'infrastructure détermine la superstructure ? L'illustration en est donnée par Jendouba Sports. En effet, avec un stade municipal dépourvu d'aire d'entraînement et ne pouvant accueillir que quelque deux mille spectateurs une salle omnisports quasiment en ruine, davantage exploitée par les adeptes de « sport et travail » que par les handballeurs de JS, un terrain des jeunes frappé de sénilité, de surcroît sans éclairage ni vestiaires, il serait déraisonnable d'exiger du club plus de performances que ses moyens n'en permettent. Pourtant, faisant toujours contre mauvaise fortune bon cœur, les jeunes poussins de JS, souvent, ne déméritent pas !
Une élite en « déshérence » A Jendouba, responsables, techniciens et supporters « Rouge et Noir » ne cachent pas leur frustration de pouvoir « accompagner » comme il se doit leurs « grains de génie ». C'est ainsi que, faute de centre de formation local et de cadre technique approprié, beaucoup de jeunes talents se retrouvent banalisés et sont vite gagnés par le même sentiment de démotivation que les centaines de pupilles qui hantent les miniscules carrés de tartan mis à leur disposition chaque jour entre midi et quatorze heures. Passe encore pour les joueurs cédés à l'un des quatre grands clubs du pays, le plus souvent moyennent des prix dérisoires ! A l'instar du Kef, de Béja et de Bizerte, Jendouba, dont la démographie et de loin plus importante, mériterait qu'y soit implanté un centre de formation moderne dont les retombées ne pourraient être que bénéfiques pour le club-phare de la région. A bon entendeur salut !
A stature égale chances inégales ! La file d'attente des bailleurs de fonds de JS, quand elle n'est pas nulle, a toujours été maigre, très maigre même, beaucoup de Jendoubiens préférant, étrangement, réserver exclusivement leurs donations aux seuls clubs de leurs intérêts. Que reste-t-il alors au pauvre président du club et à son propre trésor harcelé ? L'on serait tenté de répondre : la contribution du conseil régional et celle de la mairie, naturellement ! Là aussi, en l'absence d'une codification nationale des subventions régionales allouées aux clubs, JS, à en croire certaines sources d'information, figure parmi les clubs les moins « aidés » localement et qui bénéficient des moindres facilités logistiques régionales ( transport, hébergement, restauration, etc..)
Une désaffection grandissante du public L' « énerguménisation » du club, notamment de la commission des supporters, a eu pour conséquence le départ et la désaffection d'une bonne frange du public jendoubien. Celle-ci, me supportant pas de voir l'inculture et l'opportunisme gangrener le club, a choisi la solution de facilité, celle de la démission. L'actuel BD de JS en est conscient et essaie de « dépopuliser » l'association et de regagner la sympathie de ses supporters éclairés. Il y va de l'image de JS et de sa crédibilité auprès de ses bailleurs de fonds et sponsors potentiels !