Intervenant au beau milieu de la crise économique mondiale, le couronnement des recherches scientifiques sur l'infection appelée SIDA par le prix Nobel de médecine, au titre de l'année 2008, est regardé par certains citoyens et spécialistes comme une occasion propice pour mesurer la part réelle revenant au mauvais fonctionnement de la société et de l'économie dans le développement et la propagation des maladies humaines. Des citoyens et commentateurs avertis signalent, à cet égard, que les économistes ultra- libéraux évoquent, souvent, le coût économique élevé de la santé, de l'enseignement, de l'emploi, de la solidarité et autres actions à caractère social, propres à améliorer les conditions de vie des gens, comme principale cause des déficits et déséquilibres budgétaires, à tous les niveaux, mais ils occultent, délibérément, les pertes et dommages beaucoup plus élevés occasionnés par les mauvaises pratiques économiques et commerciales, en favorisant la pauvreté, l'exclusion et la marginalisation qui sont la source de la plupart des maladies humaines dont en particulier le SIDA.
Fragilité des milieux pauvres L'un d'eux a fait remarquer que selon les études et les rapports publiés à son sujet, le SIDA est un paquet d'infections classiques, comme les pneumopathies, dont la transmission et la diffusion sont favorisées par la promiscuité sexuelle, la prostitution, la toxicomanie, et l'homosexualité qui sont répandues dans les milieux pauvres et marginalisés, de sorte que les nombreuses infections qui composent la maladie du SIDA, sont des infections caractéristiques des milieux pauvres et extrêmement fragilisés, par leur pauvreté. Cependant, a-t-il ajouté, les personnes pauvres formaient et forment, encore, dans de très nombreux pays, la classe la plus importante, du point de vue démographique, à telle enseigne que le père de la pensée économique libérale, triomphante de nos jours, l'anglais Malthus, a été engagé dans la voie de la réflexion économique par le spectacle désolant du nombre très élevé de pauvres dans la société anglaise du 18 ème siècle. Or, la pauvreté signifie fondamentalement la mauvaise répartition des richesses dans la société, et contrairement à ce que veut une hypocrite opinion, encore, répandue, la pauvreté est d'origine sociale et économique et elle n'est nullement '' une fatalité naturelle''. On peut dire autant des différentes maladies qui affectent l'homme. Elles sont fondamentalement d'origine sociale, c'est-à-dire que leur diffusion est favorisée par les mauvaises conditions de vie des hommes évoluant au sein de la société, qui est un milieu forgé par les hommes eux-mêmes. Dans cet esprit, un commentateur rappelle que poussant très profondément la réflexion sur cette question, les anciens philosophes arabes du moyen-âge étaient, déjà, parvenus à la conclusion qu'une société rationnellement organisée n'a besoin ni de médecins, ni de juges, ni de maîtres à penser pour montrer le droit chemin à ses membres, puisqu'ils se conduisent, tous, à tous les niveaux, et dans toutes les circonstances, conformément aux principes de la raison.
Le tribut de la licence et du dérèglement En effet, a-t-il affirmé, le SIDA et la crise économique sont causées, toutes les deux, par des dérèglements et des perversions du comportement humain. Au-delà de la pauvreté et de l'exclusion, la maladie du SIDA est provoquée, spécialement, par un dérèglement du comportement chez le malade, car tous les pauvres ne sont pas nécessairement exposés à cette maladie, mais c'est la fréquentation des milieux et foyers de contamination qui est la cause de la transmission et de la contamination, en l'occurrence là où sont répandues la promiscuité sexuelle, la prostitution, la toxicomanie et l'homosexualité. Ceci est valable, aussi, pour la majorité des infections humaines, causées par des agents extérieurs pullulants dans des milieux bien déterminés. Mais, concernant le SIDA dont les foyers sont des milieux sociaux, il est moralement permis de considérer les personnes fréquentant ces milieux comme des personnes déréglées et dignes de meilleures conditions de vie, car elles ne sont pas contentes de leur état, ni responsables de la situation dans laquelle elles se sont trouvées. Le dérèglement de leur comportement est causé par une mauvaise organisation de la société et le mauvais fonctionnement de l'économie. Délaissés à leur propre sort et exclus de la sphère active de la société, ces milieux pauvres et marginalisés sont fatalement gagnés par toutes les formes de licence et de perversion, de façon que leur corps et leur esprit perdent, physiologiquement et psychologiquement, la vigilance indispensable pour apprécier le monde à sa juste valeur. Ce sont également un excès de dérèglementation et un dépassement incontrôlé des normes requises qui ont provoqué la crise économique actuelle, parce que les pouvoirs publics, fragilisés par le mirage de l'ultra -libéralisme, n'ont pas été assez vigilants pour réagir, convenablement, au moment voulu.