Alors que l'actuelle crise économique mondiale a projeté, au devant de la scène, la question de la régulation et de l'encadrement de l'économie du marché pour en limiter les dérapages, les responsables des Autorités de régulation du secteur des technologies de l'information et de communication ( TIC ), dans l'espace francophone, ont entamé, jeudi, aux Berges du Lac, à Tunis, trois jours de concertation concernant les effets de la régulation sur le développement de la concurrence dans ce domaine. Organisée par le Réseau francophone de la Régulation des Télécommunications, FRATEL, en collaboration avec la Tunisie, la réunion groupait de nombreux participants venus de plus de 30 pays francophones. Elle a été précédée, le 15 octobre, dans le même endroit, par un atelier de travail sur la régulation postale.
Tâches délicates et déterminantes Le séance d'ouverture a offert l'occasion à plusieurs orateurs et hôtes de marque de mettre l'accent sur l'importance de l'enjeu, autant en raison de la grande place acquise par le secteur des TIC sur le plan économique et social, à l'échelle nationale et internationale, qu'au vu des tâches éminemment délicates et déterminantes imparties aux Autorités de régulation du secteur, face à des intérêts et des exigences difficiles à réconcilier. Ainsi, comme l'a fait remarquer le ministre des Technologies de la Communication, M. Hadj Gley, la part du secteur des TIC dans le PIB, en Tunisie, est passée, actuellement, à 10%, soit le même taux ou presque que celui de la part de l'agriculture, contre seulement 3,9% en 2001 et cette part des TIC doit être portée à 13,5% à l'horizon 2011, tandis que les capacités d'emploi du secteur seront portées à 50 mille nouveaux postes pour la même échéance. Aussi, tant le ministre que les autres intervenants, notamment M. Ali Ghodhbani, président de l'Instance nationale de régulation des Télécommunications et M. Toré, représentant de FRATEL ont mis l'accent sur la nécessité de tenir compte de ces impératifs de développement dans la régulation du secteur, de manière à favoriser l'investissement, préserver l'intérêt des consommateurs et assurer un service de qualité universelle, en même temps. Pour l'ensemble des pays, les TIC constituent une opportunité de développement économique et social, devant être saisie, à la fois , par les décideurs, les régulateurs et les promoteurs économiques, au profit de tous. Dans cet esprit, les participants se sont dits favorables à une concurrence saine et loyale plaçant l'intérêt du consommateur au cœur de la démarche de développement. La coopération internationale, multilatérale et sectorielle a été présentée comme un moyen efficace pour réaliser les objectifs nationaux et mondiaux, dans ce domaine.
Partage équitable et équilibré M.Gley a insisté sur l'attachement constant de la Tunisie au renforcement de cette coopération internationale, multilatérale et sectorielle, dans le domaine des TIC, en vue d'un partage équitable et équilibré des bienfaits procurés par ces nouvelles technologies, rappelant la contribution précieuse apportée, dans ce sens, par le Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI), que la Tunisie a abrité en novembre 2005, sous l'impulsion du Président de la République. Il a exprimé sa considération au Réseau FRATEL pour son action continue en faveur du renforcement de la coopération en matière de TIC, dans l'espace francophone, depuis sa création en 2003, à Bamako, au Mali. L'actuelle réunion de Tunis est la 6ème réunion annuelle tenue, à cet effet, à son initiative. Il a indiqué que dans le cadre du suivi des recommandations issues du SMSI de Tunis, la 3ème édition du Forum international sur les Télécommunications se tiendra à Hammamet les 27 et 28 novembre 2008 sur le thème '' le Haut Débit, l'industrie du contenu et le développement'', en collaboration avec plusieurs partenaires nationaux et internationaux dont l'Union internationale des télécommunications, la CNUCED , GAID, le CEA et la BAD. En effet, la fracture ou le fossé numérique entre les pays du Nord et ceux du Sud s'est rétréci, dans certains domaines des TIC, comme la pénétration de la téléphonie mobile et l'Internet, mais ce fossé est resté grand et s'élargit, même, en ce qui concerne le Haut Débit et l'industrie du contenu. Le ministre des Technologies des Communications a, à cet égard, émis l'espoir que ce Forum constituera une occasion idoine pour conjuguer les efforts en matière de promotion des TIC dans les pays du Sud, afin de parvenir à un partage équilibré des fruits de l'intelligence humaine, représentés par ces technologies.