Tunis - Le Temps : Le drame survenu dernièrement à la région du Sahel pourrait inspirer plus d'un scénariste de polars à l'imagination féconde, mais qui n'iraient cependant pas aller si loin dans la cruauté de peur de choquer les plus fans de ce genre de films. En effet, la victime qui échappa de peu à une mort certaine, est un jeune garçon innocent et loin de soupçonner qui que ce soit de lui nuire et encore moins de lui vouloir du mal. Sa famille le soir du drame organisait une cérémonie de fiançailles. Celle de sa sœur. Les parents étaient occupés ce soir là à recevoir les invités. Filles et garçons dansaient au rythme de la darbouka et au son de la musique jouée un orchestre de jeunes talents. L'ambiance était chaude et conviviale et la joie était de mise par cette heureuse occasion. Parmi les fêtards un jeune homme, le futur fiancé de sa sœur cadette, avait planifié d'enlever cet enfant âgé de 6 ans. Mais dans quel but? Personne en tous cas, ne pouvait le soupçonner ni deviner ses mauvaises intentions. Il était joyeux et ne manqua pas à y mettre du sien pour animer davantage cette joyeuse cérémonie. Cependant, il usa de son tact pour entraîner le jeune garçon loin des lieux et disparaître subrepticement avec lui. L'orchestre continua à jouer et personne ne put s'apercevoir de cette disparition. Ce ne fut qu'à la fin de la soirée que les parents constatèrent que le petit garçon ne répondait pas à leur appel. Inquiets ils le cherchèrent partout dans les parages; en vain! Il avait complètement disparu. La mère était effondrée. Le jeune garçon ne s'était jamais éloigné du domicile de ses parents, surtout à une heure tardive de la nuit. Le père avait décidé, en désespoir de cause d'alerter la police. Ce ne fut qu'à l'aube que ses parents avaient appris que son fils était découvert , enfermé dans un sac et abandonné sur la voie ferrée. L'enfant était dans un état piteux, mais heureusement il était en vie! Il fut transporté d'urgence à l'hôpital et placé sous soins intensifs. L'auteur des faits, n'était autre que le futur fiancé de sa sœur cadette. Il avait agi pour se venger paraît-il de sa future belle-mère qui l'empêchait de sortir avec sa fille en attendant d'officialiser leurs fiançailles, mais il se sentit vexé par l'attitude de sa belle-mère et planifia pour enlever l'enfant et l'exposer à une mort atroce, écrasé par un train. Il aurait en même temps maquillé son acte, en simulant un accident. Mais, comme a dit Mme de Sevigné, connue en littérature française par ses fameuses lettres: "Quand on compte sans la Providence, on court le risque de se mécompter". Il a voulu sa mort, mais la Providence en a fait autrement. Le train passa, quelque temps plus tard à côté de l'enfant évanoui et enfermé dans ce sac, sur la voie parallèle à celle où il fut abandonné. Le malfaiteur fut soupçonné par les agents de la brigade criminelle qui l'ont retenu en garde à vue puis relâché. Mais quand l'enfant reprit connaissance, il relata avec la spontanéité d'un garçon innocent le supplice qu'il vécut, pendant 12 heures passées dans ce sac. Il avait souffert le martyre par ce malfaiteur qui le soumit à des voies de fait pour le tenir en respect et pouvoir l'enfermer dans le sac à grain, après l'avoir ligoté et lui avoir mis du sparadrap sur la bouche, pour l'empêcher de crier. Devant ces déclarations de la bouche d'un enfant, qui n'avait aucun intérêt à accabler quiconque, les agents de la brigade criminelle, arrêtèrent le malfaiteur, après avoir informé le Procureur de la République. Celui-ci ordonna l'ouverture d'une enquête afin de déterminer les causes précises qui ont incité l'agresseur à agir de la sorte avec tant de cruauté et tant de sauvagerie. Fort heureusement l'enfant fut hors de danger, mais il n'empêche qu'il gardera des séquelles de cet incident pendant un bon bout de temps.