* Les positions respectives des partenaires sociaux éloignées les unes des autres * L'UTICA : « Prêts à un compromis utile pour la croissance économique » * L'UGTT : « Et la part des salariés dans la création des richesses ? » Le VIIème Round des négociations sociales est entré dans sa phase financière mais les positions respectives des partenaires sociaux sont encore éloignées les unes des autres. Au moment où le patronat propose des augmentations de 4% dans le secteur privé, les représentants des salariés maintiennent leurs propositions entre 8 % et 10 % selon les secteurs. Pour ce qui est du secteur public, les négociations de la fonction publique avancent péniblement et les deux parties trouvent des difficultés pour converger vers un taux mitoyen d'augmentations salariales oscillant vraisemblablement entre 5% et 6%. Dans les entreprises publiques, les négociations ont à peine démarré. Donc, le VIIème round des négociations sociales a encore des obstacles à surmonter et le dénouement n'est, semble-t-il, pas pour bientôt à moins que ne survienne une décision politique qui coupe la poire en deux et parvienne à imposer le bon compromis souhaitable par les salariés pour améliorer leur pouvoir d'achat. L'état des lieux Après la phase des tracas causés par les modifications à introduire au côté réglementaire des conventions sectorielles, voilà que les partenaires sociaux parviennent au volet financier de ce 7ème round de ces négociations sociales. Ainsi, commencent à se dévoiler les intentions des uns et des autres. La délégation de l'UTICA a longtemps affirmé qu'elle était pressée d'en finir avec ce round de négociations pour se concentrer sur la production et la réalisation des objectifs de croissance. Mais, le patronat n'a, au fait, proposé que des augmentations de 4 % qui ne reflètent pas un véritable désir de finir rapidement. Seraient-ce là des manœuvres pour déstabiliser les représentants de l'UGTT ? Tout penche vers cette éventualité. La délégation de l'UGTT s'est montrée, quant à elle, très lente à réagir. Elle a proposé de débattre le côté réglementaire qui a été délaissé durant les autres rounds de négociations sociales et elle est parvenue à marquer des points sur le terrain de la réglementation du travail. Elle a fait des propositions financières indexées sur les statistiques de l'INS et elle attend la réaction du patronat.
L'UTICA : « Prêts à un compromis utile pour la croissance économique » Du côté de l'UTICA, le patronat procède à des propositions synchronisées entre les différents secteurs mis à part ceux passant par des difficultés qui imposent un traitement spécifique. Le patronat a évolué dans ses propositions d'augmentation de 3% à 4% et il déplore le statisme des représentants des salariés ce qui dénote, selon une source autorisée de l'UTICA, d'un manque de volonté d'en finir avec ce round de négociations sociales. « Proposer 10 % d'augmentation dans les salaires et ne pas bouger, c'est synonyme de l'absence d'une volonté d'avancer », affirment les représentants du patronat en rappelant qu'il « ne faut jamais oublier les conséquences de ces augmentations sur les équilibres globaux surtout que l'on vise à maîtriser l'inflation à 3,5 % en 2009 et à atteindre le taux de 6,1 % en matière de croissance. Toutes ces considérations entrent en ligne de compte lors du calcul des augmentations salariales ». Les patrons ne ferment toutefois pas les portes du dialogue et se disent prêts à un compromis qui soit utile pour la croissance économique.
L'UGTT : « Et la part des salariés dans la création des richesses ? » Du côté de l'UGTT, les représentants des salariés trouvent que : « Ce n'est pas normal que le patronat nous propose des augmentations de 4 % alors que le taux d'inflation officiel avoisine les 6%. Ceci ne dénote pas d'un dialogue sérieux ni d'une volonté pour avancer ». Ils ajoutent : « Les statistiques montrent que la croissance économique provient essentiellement du marché intérieur (4%) et que l'exportation n'intervient que pour 1% dans cette croissance. Donc, il est nécessaire de dynamiser la consommation locale par des augmentations conséquentes dans les salaires tout en évitant de tomber sous le rouleau compresseur de l'inflation ». Il est clair que des économistes se trouvent désormais derrière les syndicats. Lesquels économistes ajoutent : « Des augmentations salariales de 6% ou 7% peuvent avoir des répercussions positives sur la consommation et, par là, la croissance économique. Il sert aussi à améliorer le pouvoir d'achat des salariés et le niveau de vie de la classe moyenne ». Les représentants des salariés affirment qu'ils sont pour un compromis qui n'ignore pas la part des salariés dans la création des richesses.