* Le secteur du savon signe la première révision des conventions sectorielles. * D'autres accords prévus en cours de semaine Après plus de huit mois de négociations, une première révision de convention collective sectorielle a été signée dans le secteur du savon accordant des augmentations salariales de 4,5 % aux employés du secteur. D'autres secteurs comme les tanneries, les explosifs, la peinture et la parfumerie vont suivre au cours de cette semaine. Les pourparlers sont en phase définitive et les augmentations prévues dans les salaires seront également autour de 5 %. Les négociations sont également en phase avancée dans les secteurs des banques, de l'hôtellerie et de la presse, quoique les négociations dans les deux premiers secteurs soient assurées par l'Association Professionnelle des Banques et la Fédération Nationale des Hôtels. Rappelons que ces accords annoncent le début de la fin de ce 7ème round de négociations sociales qui a commencé il y a plus de huit mois par l'accord-cadre signé, le 18 février dernier, entre le syndicat des patrons « UTICA » et celui des employés « UGTT » qui avait prévu d'entamer les négociations sur la révision des 51 conventions collectives sectorielles le 24 mars et de les conclure avant le 30 juin 2008. Depuis, ce 7ème round des négociations sociales avait connu des hauts et des bas. L'administration a dû intervenir à plusieurs reprises pour rapprocher les points de vue des représentants du patronat à ceux des employés. La commission supérieure des négociations composée des patrons de l'UGTT et de l'UTICA ainsi que du ministre des Affaires sociales, de la Solidarité et des Tunisiens à l'étranger, est intervenue, elle aussi, à plusieurs reprises pour abaisser la tension et remettre les pourparlers sur les rails. Des centaines de réunions ont eu lieu entre les représentants des salariés et ceux du patronat. Ainsi, après 8 mois de négociations, la première convention sectorielle a été signée et annonce le déblocage de ce 7ème round des négociations sociales. Du côté de l'UTICA, on considère qu'il faut gérer la situation en fonction des indicateurs à l'échelle internationale sur les effets de la crise financière sur les secteurs économiques : « Déjà, des usines dans le bassin de Bizerte travaillant pour le secteur automobile européen, ont été affactées par la baisse de la demande et on y compte déjà près d'un millier de licenciements. Cette situation mérite d'être traitée avec sagesse par les partenaires sociaux pour parvenir à la gérer dans la concertation pour arriver à réintégrer ces salariés dans d'autres sphères de production... Nous rappelons dans ce sens la proposition du président de l'UTICA pour déclarer l'année 2009 une année sans grève et vouée uniquement à l'emploi et à la croissance économique », affirme une source autorisée de l'UTICA. Du côté de l'UGTT, les syndicalistes rappellent que c'est la première fois depuis le début des rounds des négociations salariales triennales que les questions organisationnelles et réglementaires ont été débattues : « les salariés ont obtenu d'importants acquis sur ces plans en matière de législation de travail, de formation professionnelle et de protection du responsable syndical. Les conventions sectorielles sont désormais en harmonie avec les conventions internationales signées par la Tunisie en la matière. Concernant les augmentations salariales, tous les indicateurs ont montré que l'économie tunisienne se porte bien et qu'elle n'a pas été affectée par la crise financière internationale. Même le prix du baril du pétrole, est descendu sous les 60 $. Donc, rien n'empêche de maîtriser l'inflation d'une part, et de redresser le pouvoir d'achat des salariés, d'autre part, pour qu'ils contribuent à la dynamisation de la consommation afin de maintenir la croissance économique ».