L'Amérique a un nouveau Président et le monde s'interroge déjà sur son avenir. Que faut-il attendre de cette nouvelle administration ? Quel crédit lui accorder dans ce contexte difficile où les mots guerre, terrorisme, crise, récession sont devenus monnaie courante, où les idéologies tombent, les stratégies changent et les valeurs aussi. Conflits par ci, guerre par là, liste de l'axe du mal par ci, liste d'Etats voyous par là, le gendarme du monde n'a pas chômé depuis 2000. Voilà pourquoi le monde s'intéresse à cette élection et salue avec ferveur et intérêt non déguisé le nouvel homme fort de l'Amérique. Quel lourd héritage pour le 44ème Président des Etats-Unis ? Après l'euphorie de la victoire et les plaisirs du succès, il aura à gérer à partir du 21 janvier de l'année prochaine une multitude de crises, deux guerres et deux crises latentes. L'heureux élu héritera de cinquante deux Etats et pas cinquante. Le président Bush lui a légué en plus des cinquante qui forment les Etats-Unis, l'Irak et l'Afghanistan. Ces deux protectorats américains et les guerres mal engagées pèseront de tout leur poids sur la prochaine administration. C'est la politique étrangère la plus insensée et la plus controversée qu'aient connue les Etats-Unis. Le bilan n'est pas reluisant et le nouveau Président sait déjà ce qui l'attend sur le bureau ovale et ce que le monde attend de lui. Ben Laden court toujours, le conflit israélo-palestinien reste latent sans aucune avancée, une économie en berne, une crise financière mondiale avec des mots qui font peur : récession, dépression, inflation, déflation et, bien sûr, crise sociale, bref un avenir incertain. Pour rendre l'héritage encore plus pesant, deux crises internationales majeures couvent aux frontières de l'Irak et de l'Afghanistan, ces deux protectorats hérités de l'administration Bush : le nucléaire iranien et la décomposition du Pakistan. Rarement, depuis l'élection de Richard Nixon en 1968, un président américain héritera d'un legs aussi lourd, difficile à porter et à supporter. L'essentiel est de ne plus vivre les désillusions d'un passé accablant. La notion de leadership mondial est en train de s'essouffler. Pitoyable fin de mandat pour le Président sortant ! Difficile début de mandat pour l'heureux élu. D'ici le 21 janvier 2009, date d'entrée en fonction du nouveau président américain, on peut se demander si Bush va être tenté de tenter encore quelque coup à la George Bush ou c'est déjà la fin du « bushisme ». Est-ce que l'Amérique a changé ? Qu'est-ce qu'elle va changer ? Qu'est-ce que le monde attend comme changement ?