Les points chauds dans le monde restent des sujets brûlants d'actualité tant que l'information les traite ainsi. C'est le cas de l'euphorie mondiale suscitée par l'élection de Barack Obama. Il est vrai que cet homme providentiel porte en lui les nombreux espoirs déçus d'une humanité désabusée. C'est le cas aussi de ce G20 que certains se sont vite empressés d'inscrire dans le panthéon des réunions historiques.
Tout le monde en parle mais personne ne parle de ce qui se passe à Gaza où se joue une véritable tragédie. On n'en parle que du bout des lèvres lorsque la tragédie atteint l'horreur et la terreur et dépasse le rationnel. On n'en parle que pour congratuler ou rendre hommage à la politique " humanitaire " d'Israël quand elle libère au compte-gouttes des prisonniers palestiniens ou laisse entrer à Gaza quelques camions transportant une quantité infime de vivres à un peuple qu'elle laisse mourir de faim et à petit feu. Drôle de tragédie, drôle de comédie, ose-t-on dire ! La tragédie, la vraie, la réelle est celle que vivent un million et demi de gazaouis. La communauté internationale assiste impuissante et souvent complice à un véritable génocide lent et à long terme, à un lent assassinat ciblé, à un véritable étranglement de masse. Le silence international face au crime contre l'humanité qui se commet par ce blocus a la signification d'un blanc-seing accordé à Israël pour en finir au plus vite avec le Hamas et avec la population coupable de ne s'être pas révoltée contre lui comme le souhaite le 1er ministre israélien. On n'hésite pas à demander au Hamas de cesser ses attaques contre Israël, mais on hésite à demander à Israël qui joue à la victime en évoquant la légitime défense de laisser un peuple vivre ou plutôt survivre normalement. Il est peut-être temps avec l'arrivée d'Obama d'abattre ce mur de l'incompréhension et de l'injustice et de permettre aux gazaouis de quitter cette prison à ciel ouvert. Les Palestiniens veulent la paix, pas l'apartheid pour reprendre le titre du livre de l'ex-président américain Jimmy Carter. Le plus urgent, on n'a cessé de le dire et de le redire, n'est-il pas de refaire l'unité palestinienne, seul moyen de faire bloc face à Israël qui profite de ces divisions palestiniennes ?
Des armées peuvent être défaites mais l'esprit humain ne peut être soumis. La force d'un peuple est trop grande pour pouvoir être négligée. Les peuples opprimés ne meurent jamais.