Cette affaire, dont nous avons déjà relaté les faits sur nos colonnes, a été jugée dernièrement par le tribunal de première instance de Tunis. L'accusé a été condamné à la perpétuité pour le meurtre de sa fiancée. Le crime a eu lieu devant l'Institut Supérieur de Gestion au Bardo, quand une jeune étudiante avait demandé à son ami de mettre fin à leur idylle. Ce dernier n'a pas saisi le sens de ses paroles, et lui demanda de ne pas rompre puisqu'il l'aimait. Une dispute éclata entre eux et se termina par un drame. Le jour des faits, le jeune homme décida d'aller voir sa dulcinée devant l'Institut dans l'intention de mettre les points sur les "i ". Mais celle-ci l'a traité, de but en blanc, de tous les noms, proférant à son égard des injures portant même atteinte à sa virilité. Son sang n'a fait qu'un tour et sans crier gare, il lui asséna 28 coups de couteau. C'est la version avancée par l'accusé, qui a été arrêté et inculpé d'homicide volontaire avec préméditation. Ayant comparu devant la Chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis, il a affirmé qu'il n'avait pas l'intention de tuer sa petite amie, et que son action était involontaire d'autant plus que la victime lui arracha le couteau pour lui porter deux coups au ventre. Il a sollicité la clémence de la cour. Dans sa plaidoirie, son avocat insista sur le fait que son client n'a pas prémédité son crime. Il affirma que son client est un entraîneur de Kung-fu. S'il avait vraiment l'idée de tuer, il aurait porté sur lui un couteau. La défense signala que c'était la victime, qui avait le couteau, et qui a blessé l'accusé en premier. L'accusé le lui arracha des mains avant de riposter et commettre l'homicide. Il l'a fait involontairement, devait ajouter l'avocat, qui, sur cette base demanda au tribunal d'accorder à son client les circonstances atténuantes. La cour, après délibérations a condamné l'entraîneur de Kung-fu à la perpétuité.