Certaines affaires prêtent à équivoque par l'enchevêtrement des faits qui en sont à leurs origines. La situation « parole contre parole » laisse la porte ouverte à toutes les interprétations. Les enquêteurs et la justice essaient de trouver le chemin de la vérité dans les faits et leur concordance avec les versions rapportées par l'une ou l'autre des parties en conflit. Il n'empêche que le doute peut persister et que le juge ne tranche que suivant son intime conviction si les éléments en sa possession ne permettent pas de trancher sciemment pour l'une ou l'autre des versions comme dans cette affaire où une jeune fille accuse son employeur d'une journée de tenter de la violer. Cette jeune fille âgée de 29 ans s'est présentée à la police pour porter plainte contre un jeune homme l'accusant d'attenter à sa pudeur. Elle a déclaré qu'elle travaillait pour une société de service qui l'orientait quotidiennement vers une maison pour faire le ménage. La matinée de l'affaire, elle était appelée à travailler dans un appartement de la cité olympique à Tunis. L'occupant des lieux était un bonhomme âgé d'une quarantaine d'années. Il l'a laissée seule à l'intérieur et est allé travailler. En rentrant à 13 heures, il l'a invitée à partager son déjeuner. Pendant le repas, ils ont échangé quelques mots et elle a senti qu'il était malintentionné. Elle s'est alors retirée et a repris son service. Quant au monsieur, il est allé prendre une douche et, quelques minutes plus tard, et alors que la jeune fille était en train de ranger la chambre à coucher, le jeune homme a tenté de la violer utilisant même la force pour réussir dans sa sale besogne. La jeune fille s'était mise à crier et le bonhomme a été obligé de la laisser partir. Interpellé, le bonhomme a nié tous les faits qui lui étaient reprochés ; notamment celui d'attenter à la pudeur de la jeune fille. Il a prétendu que c'était plutôt la fille qui lui avait insinué d'étendre ses services au lit ce qu'il avait refusé net. Il avait, aussi, affirmé que c'était elle qui s'était présentée à la chambre à coucher en petite tenue prétendant que ceci l'aidait à mieux travailler. Le bonhomme a soutenu qu'il avait apostrophé la jeune fille lui demandant de se comporter correctement et l'a menacée d'informer son employeur. Ce fut alors qu'elle s'était mise à pleurer et qu'elle avait sollicité son pardon. Le bonhomme a eu pitié d'elle et l'a laissée partir. Et, voilà que c'était elle qui venait l'accuser de tentative de viol. Lors de la confrontation qui a eu lieu lors de l'instruction, chacun a maintenu sa version des faits. Le fonctionnaire a toutefois demandé à la prétendue victime les raisons l'ayant empêché de crier au secours surtout que l'appartement se trouvait dans un immeuble habité. La jeune fille a répliqué qu'elle avait peur et qu'elle n'avait en tête que l'idée d'arriver au plus vite à la police pour porter plainte. Le bonhomme a requis les témoignages de ses trois voisins sur sa bonne moralité. Ces derniers ont affirmé qu'il s'agissait d'une personnalité très correcte. L'accusé a été laissé en liberté. Devant le tribunal, L'avocat de l'accusé a précisé que la victime ne portait aucune trace de la violence présumée dont elle avait fait l'objet. Il a réitéré ses affirmations quant à la bonne moralité de son client et de l'absence d'antécédents judiciaires dans son casier. Le tribunal a acquitté l'accusé faute de preuves.