Le flux des produits cosmétiques, notamment, ceux qui sont importés, s'affiche en croissance. Le réseau de vente de ces produits se développe rapidement mais parfois d'une manière anarchique. Ce qui a incité les autorités compétentes à mieux renforcer le contrôle et l'organisation du marché. * Un commerce qui a pignon sur rue, et c'est le cas de le dire car, on expose des produits, en tous genres, dont on ne connaît pas l'origine sur les trottoirs, dans les souks hebdomadaires et dans les souks informels presqu' « institutionnalisés »... Et pourtant, plus de 450 échantillons ont été testés dans les laboratoires tunisiens : on n'a pas noté de gros problèmes...Sinon, qu'une révision des normes s'impose.
Les principaux problèmes du secteur peuvent être résumés dans la non-conformité de certains produits aux normes et aussi de leur provenance douteuse. Par ailleurs, un réseau de vendeurs informels de produits cosmétiques n'obéissant pas à une réglementation prédéfinie par les autorités compétentes ne cesse de se développer. Ce qui constitue une vraie menace pour le consommateur qui doit être vigilant quant à l'achat de marques prestigieuses à bas prix. « On remarque un accroissement du nombre des commerçants non professionnels qui ont inondé le marché de produits dits cosmétiques qui ne répondent pas aux normes en vigueur et dont le volume dépasse nos besoins », a indiqué M. Kamel Ben Yaghlan, président de la Chambre Nationale de la Cosmétique et de la Parapharmacie relevant de l'UTICA. De nombreux espaces ont été créés pour vendre les produits de parfumerie, de cosmétique et d'hygiène corporelle notamment aux périphéries de la capitale. Ainsi, un flux de produits cosmétiques de provenance douteuse est exposé à la grande consommation. Dans le même sillage, Mme. Henda Ben Ayed Ellouz, Chef de Service du Contrôle de Produits Cosmétiques et Hygiènes Corporelles au Laboratoire National de Contrôle des Médicaments, a noté que « dans l'objectif de la sécurité et l'innocuité des produits cosmétiques, certains dossiers ont été retirés à cause justement de la provenance douteuse ». La non-conformité des échantillons soumis au contrôle du laboratoire national se fait nettement sentir au niveau de l'étiquetage (Indications de la composition et de la provenance de la marque.) Renforcement des interventions du contrôle Durant les neuf premiers mois de 2006, les produits cosmétiques et d'hygiène non conformes aux normes, saisis, ont été évalués à 12.5 tonnes. En dépit de ces quantités saisies, "on ne peut affirmer que tout le reste mis sur le marché est à 100 % conforme aux normes", précise M. Fathi Fadhli, Directeur du Contrôle au ministère du Commerce et de l'Artisanat ». Le flux des cosmétiques devient justement après le démantèlement de barrières tarifaires de plus en plus important. « À cet effet on ne peut pas contrôler toutes les quantités pièce par pièce », ajoute-t-il. La non-conformité aux normes et la provenance douteuse de certains produits importés a incité les autorités, au niveau du ministère du Commerce et de l'Artisanat et du ministère de la Santé publique, à accroître les interventions de contrôle. Cette démarche a porté ses fruits au cours de l'année précédente. Plus de deux mille dossiers sont passés par le laboratoire national du contrôle de médicaments dont seulement 18 dossiers ont été classés non-conformes. Au niveau de la Direction du Contrôle, presque mille dossiers concernant l'importation des produits cosmétiques ont été déposés à la direction du contrôle. « Plus de 450 échantillons ont été testés dans les laboratoires tunisiens. Là, on n'a pas enregistré de grands problèmes de qualité au niveau des marques importées », affirme M. Fethi Fadhli.
Concernant les produits fabriqués en Tunisie et destinés à l'exportation, 150 échantillons ont été contrôlés dans les laboratoires spécialisés afin de vérifier leur conformité avec les normes. Pour le ministère de la Santé publique, il s'agit de maintenir le risque 0. Les produits cosmétiques à usage spécifique et notamment ceux vendus en pharmacie, avant d'être proposés au consommateur, doivent faire l'objet d'un « dossier » comportant notamment une fiche relative à la composition, aux procédés de fabrication et à leur provenance. Ce dossier sera, en permanence, tenu à la disposition du Laboratoire National du Contrôle des Médicaments.
Imed Marzouki
Ce qu'on entend par cosmétique On entend par le cosmétique tout produit destiné à être mis en contact avec les parties superficielles du corps humain (épiderme, systèmes pileux et capillaires, ongles, lèvres, organes génitaux externes, dents), en vue de les nettoyer, de les parfumer d'en modifier l'aspect, de les protéger, de les maintenir en bon état ou d'éliminer les odeurs corporelles.
Confiance mutuelle "L'industrie cosmétique doit reposer sur un lien de total de confiance avec le consommateur. Or, ce consommateur devient de plus en plus attentif à la qualité de son environnement, et davantage sensible aux questions de la santé. Il devient un « consom-acteur »", remarque un dermatologue « Le consommateur devrait être vigilant certains types de produits dont les composantes proviennent de matières chimiques ou sont d'origine animale dont l'effet peut s'avérer nuisible à la peau. Certains produits, pour des causes de non-conformité ou bien de mauvais usage, ont causé des effets indésirables », ajoute-t-il.
M. Amor Toumi, Directeur du Laboratoire de Contrôle des Médicaments. « Le secteur de la cosmétique connaît plusieurs intervenants non professionnels » Les produits cosmétiques, n'étant pas assimilés aux médicaments et fabriquées en Tunisie, ne font pas l'objet d'un contrôle du ministère de la santé avant leur mise sur le marché. En effet, les cosmétiques et les médicaments sont soumis à deux réglementations parfaitement distinctes. « Le secteur de la cosmétique connaît plusieurs intervenants qui ne sont pas nécessairement des professionnels. À cet effet, la conjugaison des efforts de la direction chargée du contrôle au sein du ministère de la Santé publique et du laboratoire national est déterminante dans le contrôle avant et après la fabrication de produits cosmétiques et ceci en vue de garantir un produit de qualité ».
Vers une révision des normes Les normes sont essentiellement classées en normes générales et spécifiques. Les normes générales concernent une classification par type de produit. Quant aux normes spécifiques, elles déterminent une liste des colorants et des ajouts autorisés, une liste de produits interdits à ajouter dans les produits cosmétiques et des conditions d'étiquetage, de fabrication et de stockage desdits produits. Les normes des produits cosmétiques qui ont été élaborées depuis 1983 nécessitent plus que jamais une révision, notamment à cause de l'accroissement des produits contrefaits. Un projet de révision des normes est en cours et sera opérationnel en 2007 avec l'assistance de l'Institut National de la Normalisation et de Promotion Industrielle (INNORPI), et la Direction du Contrôle au sein du ministère du Commerce et de l'artisanat.