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Tir aux babouches
CONTROVERSES
Publié dans Le Temps le 22 - 12 - 2008

En réalité, cette rubrique devrait figurer dans les pages sportives mais nous avons pris la liberté de l'insérer ici. Pourquoi ? Tout simplement parce que notre liberté à nous n'est pas de la même texture que celle des mièvres démocraties. La nôtre est costaud, voire vorace. Car, elle ne s'arrête pas là où commence celle des autres mais ne peut s'apaiser qu'après avoir bouffé la liberté des autres.
Et même, les autres s'il le faut. Nous sommes les ogres de nous mêmes.
Pour en revenir au tir aux babouches, il est évident cher lecteur, que vous avez deviné que je vais à mon tour, mettre la main à la pâte, et vous parler de ce geste, devenu emblématique et qui a fait le tour du monde. Celui du journaliste irakien qui a lancé sa paire de babouches en direction du Président Bush. Après l'avoir traité de chien. Nous n'allons pas rajouter de l'eau au moulin et analyser ce geste d'une façon polémique, politique, philosophique, historique, religieuse etc. Mais nous allons nous cantonner à prendre ce geste comme une nouvelle discipline sportive, avant de voir si elle a des antécédents et comment elle va continuer à évoluer.
Voilà le topo : le terrain tout d'abord. C'est une salle close. Avec d'un côté, le Président d'une grande nation, et le Premier ministre d'un pays conquis. En face, une petite vingtaine de journalistes, assis sur des sièges et qui sont encadrés par le service d'ordre adéquat.
Voici pour le terrain. Maintenant, décortiquons le jeu.
Un des journalistes, bien caché par ses co-équipiers, doit se baisser, après avoir pris soin d'enlever ces deux babouches, en prendre une, insulter le Président en le traitant de chien et lancer sa babouche dans sa direction. Le Président esquive et le lanceur de babouche doit refaire la même action avec la seconde.
Pour ce deuxième lancé, l'insulte demeure une option qu'on peut utiliser ou pas.
Même si certains commentateurs ont déclaré que ce journaliste irakien a fait la plus grande gaffe de sa vie… en ratant le Président Bush, nous sommes désolés de vous dire qu'ils se trompent parce qu'ils ne connaissent pas les règles de ce nouveau jeu. En effet, le jeu ne consiste pas à ce que la babouche atteigne la face du Président (ce serait trop bête et la preuve c'est que le journaliste l'a traité de chien pour lui annoncer que la partie vient de commencer) mais il consiste à tester ses réactions et la bonne santé de ses réflexes.
C'est un jeu très civilisé qui doit se pratiquer entre amis. Et le Président américain et le journaliste irakien le sont.
Même si l'un a détruit le pays de l'autre, le sport ne doit en aucun cas être entaché par les élucubrations des analystes politiques qui voient du mal partout. Ce sont les mêmes qui disent que ce geste est d'ores et déjà emblématique, que c'est le plus beau cadeau qu'un journaliste ait offert à son peuple, au peuple arabe, à tous les peuples opprimés et aux pacifistes du monde entier. Ce n'est là qu'une lecture gravement teintée d'extrapolation. Nous admettons de notre côté que ce jeune homme soit un héros, que toutes les femmes arabes soient en quelque sorte amoureuses de lui mais son geste est très amical et il a montré au monde entier que le Président Bush était en pleine forme puisqu'il a su esquiver à deux reprises et par là –pourquoi pas- continuer à régner sur le monde et sur les Etats-Unis. Il n'a pour cela qu'à prendre exemple sur la majorité des pays d'Afrique ou d'Asie et refuser de quitter la Maison blanche après avoir mis Barack Obama sous les verrous. Mais n'extrapolons pas à notre tour et contentons- nous de commenter cette première partie de tir aux babouches qui a été faussée par l'absence d'un arbitrage souverain, composé de quatre membres de l'ONU. Ce qui a poussé le service d'ordre à arrêter la partie alors qu'elle venait à peine de commencer. Ce service ignorait lui-même les règles du jeu qui devait continuer avec les autres journalistes présents, qui devaient à leur tour lancer leurs babouches vers le Président Bush.
Si ce dernier réussit à éviter toutes les babouches, il aura gagné la partie et il pourra à ce moment, donner l'ordre au service d'ordre de les passer à tabac avant de les envoyer rejoindre Obama dans la prison de Guantanamo.
Par contre, si par hasard, le Président Bush était touché par une seule Babouche, il devrait alors quitter la Maison- Blanche et laisser la place à Obama.
Ce sport est appelé à trouver un palliatif aux élections démocratiques qui coûtent très cher et qui sont de plus en plus sujettes aux trucages et aux autres falsification des voix.
La question que l'on peut se poser est la suivante : est-ce qu'il n'y avait pas connivence entre le Président Bush et le journaliste irakien pour, d'un côté, permettre à ce dernier de voler la vedette à ses co-équipiers et faire de ce sport, initialement collectif, un sport individuel et d'un autre côté, sauver la face (sic) du Président Bush qui, vu son âge, n'aura sûrement pas pu aller jusqu'à la fin des tirs de toutes les babouches présentes dans la salle ?
Cela pourrait éventuellement expliquer l'intervention avant-terme du service d'ordre et l'absence de l'arbitrage (en l'occurrence l'ONU) mais ce ne serait là qu'un autre commentaire subjectif, qui viendra rejoindre les milliers sinon les millions d'autres commentaires suscités par cette première partie. On sait qu'un jeu vidéo est d'ores et déjà fonctionnel, qu'un riche « petro-dollars golfique » veut acquérir les fameuses babouches au prix fort, que même le SJT (syndicat des journalistes tunisiens) a pris position pour la défense du collègue irakien nous rappelant ainsi qu'il existe. Chose dont nous n'avons jamais douté, évidemment…etc…etc. Il y a des milliers de cas.
Mais laissons de côté nos élucubrations de scribouillard et cherchons dans le proche passé si cette nouvelle discipline sportive a des antécédents.
Bien sûr que si ! Tout d'abord la famille Bush. Rappelez vous que Saddam (qui c'est celui-là ?) avait donné l'ordre qu'on réalise un grand portrait de Bush père, à même le parterre d'entrée de l'Hôtel El Rachid. Ainsi, tous ceux qui entrent ou sortent lui marchent dessus.
Cela n'avait rien de déshonorant. C'était de bonne guerre entre amis même si l'un a détruit le pays de l'autre. Il était donc tout a fait normal qu Bush Junior finisse, lui aussi, par goûter aux babouches. C'est devenu génétique et il n'est pas impossible que ce jeu qu'on nomme aujourd'hui « Tirs aux babouches » devienne tout simplement : « Bas-Bush ».
Avec votre ami président, bien installé dans votre salon pendant les longues soirées d'hiver, vous aurez, cher journaliste pris soin, d'inviter quelques collègues à une partie de « Bas-Bush ». Après l'apéro ou la prière (ça dépend si vous êtes de ce bord ou de l'autre) vous direz à vos convives : et maintenant chers collègues, allons jouer à « Bas-Bush » et tous de scander après vous « A bas-Bush… A bas-Bush ».
Ce ne serait pas très gentil pour le Président Bush qui est déjà abattu… En plus par un affreux américain… je veux dire un Afro-Américain.
Il faudrait donc interdire aux joueurs de scander « A bas-Bush ». Par contre, cher collègue, vous pouvez vous baisser furtivement, prendre votre babouche à la main, vous relever, regarder votre ami Président (celui d'un pays colonisateur évidemment), le traiter fraternellement de chien avant de lui lancer votre babouche à la face donnant ainsi à vos collègues, l'occasion de faire de même avec leurs godasses.
Au fait, nous avons complètement oublié la présence du Premier ministre irakien. Et pour cause. A quoi sert-il ? A tenter de saisir la babouche avant qu'elle n'atteigne la face présidentielle ?
Franchement, il n' a rien compris au jeu puisque (rappelons- le) la babouche ne doit pas toucher le Président mais prouver que ses réflexes sont au top du top.
Avec les Bush, il faudrait nous rappeler de ce pionnier dont nous avons oublié le nom et qui était d'origine anglaise (je crois).
Ce monsieur qui avait enfoui un puissant explosif dans le talon de ses babouches et qui voulait faire sauter l'avion où il se trouvait avec équipage et voyageurs. Là, le service d'ordre a aussi arrêté la partie, avant que le joueur ne passe à l'exécution. Et franchement, il a bien fait.
C'est un jeu trop violent et les disciplines sportives de ce vingt-et- unième siècle sont appelées à devenir de plus en plus douces.
Ce pionnier, donc, est un mauvais exemple. Par contre, si nous regardions devant notre porte, nous découvrirons un très grand pionnier du jeu des babouches. Vous devinez qui sait ?
Bravo ! C'est notre héros national Mohamed Gammoudi qui a ramené à la Tunisie son premier trophée international en continuant à courir après avoir perdu sa babouche… qui valait trois sous. Et dire que les moindres babouches de nos sportifs d'aujourd'hui coûtent plus cher qu'une voiture du temps de Si Mohamed, et qu'ils n'arrivent pas encore à nos ramener la moindre coupe du Monde ou la moindre médaille. Vous allez me citer Mellouli. Je vous vois venir mais détrompez-vous. Il est nageur et à notre connaissance, les nageurs ne mettent pas de babouches pendant la compétition.


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