* Chute de 85,5% Quelques jours avant la fin de l'année 2008, la lecture de l'évolution des investissements déclarés dans l'industrie au cours des 11 premiers mois de l'année publiés par l'Agence de Promotion de l'Industrie ne peut que confirmer la régression des enveloppes investies dans l'industrie et la frilosité de l'activité industrielle dans un environnement économique le moins qu'on puisse dire critique. Un léger accroissement de 4,2% a été relevé pour les investissements déclarés au cours des 11 premiers mois de l'année totalisant un volume de 2260 MDT contre 2170 MDT enregistrés une année auparavant. A l'exception des industries des matériaux de construction, de la céramique et du verre (IMCCV) et les industries chimiques (ICH), les autres branches d'activité industrielle ont accusé une baisse générale au niveau des investissements déclarés. La ventilation des investissements déclarés par secteur, atteste d'une baisse considérable des investissements déclarés dans l'industrie du Textile-habillement et du cuir et chaussures. La chute des investissements déclarés enregistrée dans le secteur est estimée à 85,5% avec un repli de 27,8% (Industrie du textile-habillement « TH » ) et une baisse de 57,7% (Industrie du cuir et chaussures « CC »). Cette chute libre enregistrée en matière d'investissements déclarés dans les industries du TH et CC est toujours liée à la conjoncture internationale, à la baisse des commandes et à l'engourdissement du marché national et international. La dégringolade de l'industrie en général et du secteur du TH et CC en particulier est loin d'être extravagante au moment où les pays industrialisés plongent dans la récession. La France, premier partenaire économique et commercial de la Tunisie a accusé une baisse de 7,2% de sa production industrielle au cours des 10 premiers mois 2008. La baisse de la demande induit nécessairement une baisse de la production et donc un rétrécissement des investissements alloués, il s'agit toujours du même cercle vertueux où en cas de pépin c'est toute une chaîne qui se trouve biaisée. Sur fond de crise, les indicateurs de base des industries les plus exposées aux risques, se sapent automatiquement. La question qui se pose aujourd'hui est la suivante : parviendra-t-on à dépasser les calamités actuelles ?. Malgré les incertitudes de la conjoncture internationale, les opinions sont plutôt optimistes. Les mesures récemment entreprises contribueront tant bien que mal à assister un certain nombre d'entreprises qui doivent nécéssairement répondre à des conditions spécifiques. Mais reste à savoir si ces mesures permettront de mobiliser davantage d'investissements mixtes ou étrangers, compte tenu des perspectives de récession mondiale ?. A noter qu'au terme des 11 premiers mois de l'année 2008 les inestissements 100% étranger déclarés dans l'industrie tunisienne ont enregistré une baisse de 2%. Par ailleurs et toujours dans le sillage de la baisse des investissements, les investissements déclarés dans les industries agroalimentaires, les industries mécaniques et électriques et les industries divers ont enregistré des taux de croissance négatifs réspectifs de 6,8%, de 9,2% et de 12,4%. Du côté de la hausse, les industries des matériaux de construction de la céramique et du verre et les industries chimiques sont les seules secteurs à profiter de l'accroissement des enveloppes consenties qui sont respectivement de l'ordre de 79,8 % et de 57%. La recrudescence ou non des investissements industriels déclarés pour les autres secteurs reste cependant soumise aux aléas de la conjoncture internationale et à la reprise de la demande extérieure.