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"Journée de la colère" en Palestine occupée
Gaza sous les bombes israéliennes
Publié dans Le Temps le 03 - 01 - 2009

Les bombardements se poursuivent, le bilan dépasse les 420 morts dont 34 enfants
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La peur à chaque instant, à chaque coin de rue
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Aucun signe d'affaiblissement du Hamas
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Les journalistes toujours interdits d'entrée à Gaza
Le Temps-Agences - Des milliers de Palestiniens sont descendus dans la rue hier pour une "journée de la colère" contre Israël, au septième jour d'une guerre contre le Hamas à Gaza qui a fait plus de 420 morts, dont un chef du mouvement islamiste.
Alors que les bombardements se poursuivaient, trois frères âgés de sept à dix ans ont été tués dans un raid aérien près de leur maison dans le sud de la bande de Gaza, selon des sources médicales et des témoins. Un pas de lancement de roquettes des environs utilisé par des militants du Hamas semblait visé.
En Cisjordanie, des milliers de gens ont manifesté à Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne, encadrés par un important dispositif de sécurité, peu après la prière du vendredi, tandis que des heurts sporadiques ont éclaté à Al Qods-est.
Des manifestations de solidarité ont aussi eu lieu dans plusieurs pays musulmans.
Brandissant des drapeaux palestiniens et du Fatah, le parti du président Mahmoud Abbas, et quelques bannières du Hamas rival, les manifestants de Ramallah ont scandé "nous sommes prêts à sacrifier notre âme et notre sang pour Gaza".
Des slogans de soutien au Hamas ont aussi appelé le Premier ministre du mouvement qui contrôle Gaza, Ismaïl Haniyeh, "à frapper Tel-Aviv".
A Al Qods-est, site de l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam, des heurts entre lanceurs de pierres palestiniens et police israélienne ont éclaté après les prières.
Sur l'esplanade, près de 3.000 fidèles ont prié dans le calme. La police israélienne avait déployé d'importants renforts et limité l'accès aux hommes de 50 ans et plus originaires d'Al Qods-est ou des villes arabes d'Israël, ceux de Cisjordanie étant empêchés d'y entrer.
Les forces de l'ordre israéliennes étaient en état d'alerte avancé, le bouclage de la Cisjordanie avait été renforcé et de nombreux policiers et gardes-frontières quadrillaient la Vieille ville de Jérusalem.
Dans le monde, des manifestations ont été signalées en Afghanistan, à Jakarta, Istanbul, et dans plusieurs villes d'Iran, notamment à Téhéran. Le ministre iranien des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki a demandé l'arrêt immédiat des raids israéliens.
La "journée de la colère" avait été décidée par le Hamas après la mort jeudi dans la bande de Gaza d'un de ses leaders, Nizar Rayan, 51 ans, dans un raid aérien qui a aussi coûté la vie à ses quatre épouses et à deux de ses enfants.
Un porte-parole du Hamas, Ismaïl Radwane, a affirmé que "toutes les options sont ouvertes pour contrer cette agression, y compris les opérations de martyres contre les objectifs sionistes partout".
Des milliers de Palestiniens ont participé hier aux funérailles dans le camp de Jabaliya.
Des appareils israéliens ont laché sur Gaza des milliers de tracts exhortant la population à communiquer à l'armée les emplacements des combattants du Hamas, ont rapporté hier des témoins.
Le Premier ministre israélien Ehud Olmert, la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni et le ministre de la Défense Ehud Barak ont tenu des consultations nocturnes en vue de la suite à donner à l'agression à Gaza, a indiqué un haut responsable israélien.
Dans la matinée, l'aviation et les navires de guerre israéliens ont poursuivi les raids dans la bande de Gaza, selon des témoins. L'une des attaques aériennes a visé une maison à Jabaliya (nord) faisant deux morts et plusieurs blessés, ont indiqué des sources médicales.
Le raid qui a couté la vie aux trois petits palestiniens, Iyad, Mohamad et Abdelsattar Al-Astal, s'est déroulé dans la localité d'al-Qarara, près de Khan Younès.
Selon un bilan de médecins palestiniens, au moins 428 Palestiniens ont été tués et quelque 2.500 blessés depuis le 27 décembre, début de l'opération "Plomb durci".
Au moins un quart des victimes sont des civils, dont des femmes et des enfants, soit plus de 60 civils, dont 34 enfants, figurent parmi les tués, selon l'ONU.
Israël doit autoriser huit journalistes étrangers à se rendre dans la bande de Gaza alors que l'accès en est interdit à la presse internationale depuis le début de l'agression militaire israélienne contre le Hamas.
L'opération a Gaza bénéficie d'un très large consensus au sein de la population juive, 95% des personnes la soutenant, dont 80% sans réserve, selon un sondage publié hier dans le quotidien Maariv.
En dépit des attaques israéliennes, les tirs de roquettes de Gaza sur le territoire israélien n'ont pas cessé, atteignant pour la première fois la ville de Beershéva à 40 km de la bande de Gaza.
Plus de 360 de ces engins au total, selon Israël, ont fait depuis le 27 décembre quatre morts, dont un soldat, et une douzaine de blessés.
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La peur à chaque instant, à chaque coin de rue
Le Temps-Agences - "Seul Dieu peut nous tirer de ce chaos", a déclaré un vieil homme attendant pour acheter sa ration de pain.
Au centre de distribution des Nations unies, des adolescents et des hommes venus avec des charrettes chargeaient des sacs de farine et d'autres vivres dans un entrepôt rempli la veille grâce à l'arrivée de 70 camions d'aide autorisés à entrer dans la bande.
Au camp de réfugiés de Djabaliah, plus au nord, une bande de garçons inspectait les décombres de béton d'une des dernières cibles de l'armée de l'air israélienne, la "Mosquée des martyrs", qui, selon Israël, servait en fait d'arsenal et de poste de commandement pour les forces armées du Hamas.
Plusieurs mosquées qui, normalement, grouillent de monde le vendredi avant les grandes prières, demeuraient fermées dans la matinée, l'armée israélienne ayant averti qu'elles allaient être bombardées. Neuf d'entre elles ont été frappées par les bombes depuis le déclenchement de l'offensive samedi dernier.
"Je prierai chez moi. On ne sait jamais, ils pourraient bombarder la mosquée et la détruire quand nous y sommes", a déclaré un homme, qui achetait de l'houmous sur un étal, dans la rue. Les marchés de Gaza, d'ordinaire très animés le vendredi, étaient déserts.
"Sortir de chez vous pour acheter un kilo de tomates ou autre chose devient toute une aventure", explique Abou Yasser, père de quatre enfants. "Mais je dois prendre ce risque parce que mes enfants ne sont pour rien dans tout ça et ils ne comprennent pas pourquoi tout ça arrive", ajoute-t-il.
Des centaines de familles disent avoir reçu des coups de téléphone les avertissant que leur maison allait être bombardée, et elles ont dû partir précipitamment et s'installer chez des proches ou des amis. Certains voisins sont partis eux aussi, par peur des dégâts collatéraux.
Dans la matinée, de nouvelles frappes aériennes ont atteint six habitations. Une jeune chrétienne palestinienne, d'environ quatorze ans, est morte d'une crise cardiaque, terrifiée par une explosion qui a ébranlé sa maison, ont rapporté les voisins.
Les bombardements israéliens se sont poursuivis hier. L'aviation a frappé avant l'aube une vingtaine de maisons appartenant à des militants du Hamas à Gaza, faisant 12 blessés selon des responsables d'hôpitaux palestiniens. D'après des Palestiniens, les habitants du quartier bombardé ont été avertis par des appels téléphoniques israéliens et un tir de semonce.
D'après des responsables israéliens de la défense, une mosquée servant de dépôt d'armes et de poste de commandement au Hamas a été détruite hier à Djabaliyah, dans le nord de la bande de Gaza. C'était un des lieux fréquentés par Nizar Rayyan, un des principaux responsables du Mouvement de la résistance islamique tué jeudi dans un raid israélien. Le bombardement qui a touché sa maison de Djabaliyah a également tué ses quatre femmes et dix de ses enfants, selon des médecins palestiniens.
Agé de 49 ans, Nizar Rayyan était considéré comme l'un des cinq principaux décisionnaires du Hamas. Il était étroitement lié à l'aile militaire du Mouvement de la résistance islamique, qui a promis de venger sa mort.
L'armée israélienne, selon des responsables de la défense, avait passé un appel téléphonique et tiré un missile d'avertissement avant de détruire le bâtiment.
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Aucun signe d'affaiblissement du Hamas
Le Temps-Agences - Israël, qui poursuit son offensive aérienne dans la Bande de Gaza, bombarde de manière méthodique les installations liées au Hamas, notamment les bâtiments gouvernementaux, mais aussi des cliniques ou des mosquées. Pourtant, les dirigeants du Mouvement de la résistance islamique ne montrent pour l'heure aucun signe notable d'affaiblissement.
Selon Israël, le Hamas détient toujours des milliers de roquettes. La chaîne de télévision du Hamas Al Aqsa TV et sa radio continuent de diffuser leurs programmes, avec des reportages destinés à remonter le moral des habitants. Les chefs militaires et politiques du Hamas communiquent entre eux depuis des endroits tenus secrets par talkie-walkie.
Les premiers bombardements ont frappé des installations clé de la police et selon le Hamas, 185 membres de ses forces de sécurité figurent parmi les plus de 400 morts de l'offensive. Les policiers du mouvement islamiste ont enfilé des tenues civiles mais patrouillent toujours dans les rues pour empêcher d'éventuels pillages. Ils font aussi le tour des boulangeries, des épiceries et des stations-service pour vérifier que les commerçants ne profitent pas de la situation pour relever leur prix.
"Israël a détruit le bâtiments, mais le Hamas est toujours là", affirmait jeudi Ahmed Youssef, un porte-parole du Hamas, au sixième jour de l'offensive aérienne. "Il n'y a pas d'inquiétude concernant l'existence du Hamas, même s'ils détruisent entièrement Gaza, parce que nous faisons partie du peuple."
Jusqu'où Israël est-il prêt à aller pour parvenir à l'objectif qu'il s'est fixé, en l'occurrence empêcher les militants palestiniens de tirer des roquettes sur le sud d'Israël? La survie du Hamas pourrait en dépendre. Des milliers de soldats israéliens se sont massés à la lisière de la Bande de Gaza, attendant le feu vert pour lancer une éventuelle offensive terrestre.
Les autorités israéliennes, qui ont retiré leurs troupes de la Bande de Gaza en 2005 après 38 ans d'occupation, affirment aussi qu'elles ne veulent pas la réoccuper. Cela laisse entendre que le Hamas pourrait conserver le pouvoir dans ce territoire qu'il a pris par la force en juin 2007, après plusieurs mois de bras de fer avec le Fatah du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, qui ne contrôle plus que la Cisjordanie.
L'avenir du Hamas dépendra aussi des conditions d'un éventuel cessez-le-feu. Les dirigeants du Mouvement de la résistance islamique demandent l'ouverture des frontières de Gaza, en proposant en échange le retour au calme. Ce territoire a été en grande partie bouclé par Israël et par l'Egypte depuis l'arrivée au pouvoir du Hamas. Un plan, élaboré par l'Egypte et les Etats-Unis, conditionnerait toute ouverture des frontières à un retour sur le devant de la scène de Mahmoud Abbas dans ce territoire.
Le Hamas, qui risque de perdre une grande partie de ses infrastructures dans l'attaque israélienne, pourrait être plus enclin à trouver un accord avec Mahmoud Abbas, estime Emad Falluji, un ancien membre du Hamas.
Pour l'instant, pourtant, le Mouvement de la résistance islamique ne semble guère affaibli.
Le Hamas détient encore des milliers de roquettes dans son arsenal, estime Avital Leibovich, une porte-parole de l'armée d'Israël. D'après elle, la plupart des armes ont été passées en contrebande à travers environ 300 tunnels creusés entre Gaza et l'Egypte, notamment quelque 300 tonnes d'explosifs importés au cours des trois dernières années.
Israël a détruit à peu près un tiers des tunnels, ainsi que des explosifs et des missiles cachés dans des sous-sols et des mosquées, selon Avital Leibovich. Mais le Hamas, qui a eu des années pour se préparer à combattre Israël, particulièrement depuis le retrait des troupes israéliennes de ce territoire il y a plus de trois ans, a encore des ressources. Il prend notamment modèle sur les tactiques du Hezbollah au Liban selon Avital Leibovich.
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Les journalistes toujours interdits d'entrée à Gaza

Le Temps-Agences - Les autorités israéliennes ont maintenu hier leur interdiction d'entrée dans la Bande de Gaza pour les journalistes étrangers, malgré une décision de la Cour suprême d'Israël permettant à un nombre limité de reporters de se rendre dans ce territoire palestinien.
Cette interdiction est en vigueur depuis le 5 novembre, date à laquelle le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas a commencé à vaciller en raison d'une intensification des tirs de roquettes d'activistes palestiniens sur Israël.
Israël a maintenu cette interdiction depuis le lancement de son agression aérienne sur Gaza le 27 décembre.
C'est à la suite d'une procédure judiciaire lancée par des journalistes étrangers que la Cour suprême a décidé cette semaine d'autoriser un nombre limité d'entre eux à entrer dans la Bande de Gaza, à certains moments, quand le point de passage d'Erez est ouvert.


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