Le crime passionnel remonte à la nuit des temps, et il a toujours été la conséquence d'une attitude spontanée voire innée de son auteur, mu par l'esprit de vengeance et la nécessité de lever un affront et de laver son honneur. En l'espèce, il s'agit d'un époux qui était en différends avec sa femme, au moment des faits. Ìl était en instance de divorce et soupçonnait une nouvelle relation de son épouse avec un certain Wissam. Il l'avait appris suite à des rumeurs qui circulaient dans le voisinage, mais il n'était pas certain, et laissait le temps au temps, se contentant de quitter le domicile conjugal et d'aller s'installer chez ses parents en attendant l'issue de la procédure de divorce , engagée depuis quelques mois. Le jour du drame, et se rendant au domicile conjugal, et voulant s'enquérir de l'état de son épouse, il trouva malheureusement porte close. Il alla au taxiphone en face, pour téléphoner à sa belle -mère. Celle-ci lui répondit que sa fille était en déplacement. Se contentant de cette réponse, il quitta le taxiphone, mais il remarqua en sortant un rai de lumière provenant de l'une des fenêtres de sa maison. Il comprit que sa belle-mère lui avait menti et que sa femme s'y trouvait. Pourquoi ne voulait-elle pas lui ouvrir, en lui faisant croire qu'il n'y avait personne ? Il y avait donc anguille sous roche. Pour en avoir le cœur net, il s'introduisit chez lui, subrepticement par la fenêtre de la cuisine, après en avoir brisé l'un des carreaux pour se diriger à la chambre où se trouve sa femme en compagnie du même Wassim. Ses soupçons étaient ainsi confirmés. Prise de court, l'épouse confuse et craignant une réaction inattendue de la part de son mari abusé, s'empressa de se diriger vers la salle de bain où elle réussit, après avoir verrouillé la porte derrière elle, à sortir par la lucarne, pour prendre ses jambes à son cou et regagner le domicile de ses parents. L'époux se retrouva face à face avec l'amant de sa femme. Il était au paroxysme de la colère et commença à le rosser de coups. Celui-ci l'avait fui une première fois. Il le rattrapa et, se saisissant d'un tesson de bouteille, il lui porta plusieurs coups et ne s'arrêta que lorsque son adversaire perdit connaissance en s'affaissant par terre, le corps tout en sang. Le mari, quitta alors les lieux, pour aller chez sa grand-mère où il se changea, avant de se rendre au poste de police, où il fit part du fâcheux incident. Il déclara cependant qu'il n'avait pas l'intention de tuer la victime et qu'il avait agi sous l'emprise de la colère. Il ajouta qu'il avait simplement l'intention de réprimander sa femme. Mais son amant, la victime en l'occurrence était intervenu pour prendre la défense de celle-ci et avait l'air agressif. Devant le tribunal, il réitéra ces mêmes déclarations mais écopa d'une condamnation de dix ans de prison. Interjetant appel, il insista de nouveau sur le fait qu'il n'avait pas l'intention de tuer la victime, qu'il trouva cependant en compagnie de son épouse, dans une attitude plus que compromettante. L'avocat de la défense plaida la légitime défense, son client étant une double victime, d'adultère et d'agression par l'amant de son épouse. La cour après en avoir délibéré, ramena la peine de dix ans de prison prononcée à l'encontre de l'accusé en première instance à 3 ans.