L'ONU dément la présence de combattants dans une des écoles où plus de 40 personnes ont péri Le Temps-Agences - Israël a repris hier ses bombardements dans la ville de Gaza après une pause de trois heures pour permettre l'acheminement d'aide humanitaire et l'approvisionnement de ses habitants, faisant deux morts, ont indiqué des témoins. Le bombardement a eu lieu dans le quartier de Zeitoun, dans l'est de la ville de Gaza. Israël a décidé d'interrompre quotidiennement dès hier ses bombardements sur Gaza durant trois heures "pour des raisons humanitaires", à la suite d'une initiative franco-égyptienne et au lendemain d'une journée particulièrement meurtrière pour les civils. Au cours de cette courte période de calme, les habitants de Gaza se sont rués dans les épiceries et les boulangeries de la ville pour se ravitailler après 12 jours passés reclus dans leur maison en raison des attaques d'une violences sans précédent de l'armée israélienne. Selon un porte-parole militaire, cette pause dans les attaques de trois heures avait pour but de faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire, permettre à la population de se réapprovisionner, et faciliter le travail des organisations non gouvernementales. Selon lui, 80 camions transportant de l'aide humanitaire ainsi que l'approvisionnement en carburants devaient entrer à Gaza mercredi. Une source au ministère de la Défense a précisé que cette suspension concernait Gaza-ville et ses environs seulement et non pas toute la bande de Gaza. Un porte-parole du Hamas a fait savoir que le mouvement ne prévoyait pas de tirer de roquettes sur le territoire israélien pendant cette pause. Les attaques israéliennes ont baissé d'intensité ces dernières heures après une journée sanglante au cours de laquelle des dizaines de civils ont été tués, dont une cinquantaine dans des écoles de l'ONU touchées par les frappes. L'ONU a démenti hier la présence de combattants dans une des écoles ou plus de 40 personnes ont péri, après qu'Israël eut affirmé que ses forces avaient riposté à des tirs d'obus provenant de l'établissement. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, attendu la semaine prochaine au Proche-Orient, a qualifié de "totalement inacceptables" les attaques contre les écoles. Hier matin, avant la pause, 16 Palestiniens dont cinq enfants ont été tués dans des bombardements, dans différents secteurs du territoire, selon des sources médicales palestiniennes. L'offensive israélienne a coûté la vie à au moins 689 Palestiniens, dont 220 enfants, et fait quelque 3.000 blessés depuis son lancement le 27 décembre, selon le dernier bilan des services d'urgence. Le cabinet de sécurité israélien s'est réuni pour discuter des suites de l'opération. Les agences humanitaires ont dénoncé une crise humanitaire "totale" dans le territoire pauvre et surpeuplé. L'offensive a provoqué de graves pénuries de denrées, de carburant et d'eau courante ainsi que des coupures d'électricité. Dix mille habitants du territoire risquent en outre de se noyer dans des eaux usées, suite à l'effondrement du système d'égouts provoqué par les bombardements israéliens, a averti mercredi la Banque Mondiale. Israël affirme qu'elle vise à contraindre le Hamas à mettre fin aux attaques à la roquette contre son territoire. Huit roquettes ou obus de mortier se sont abattus mercredi dans le sud d'Israël, endommageant notamment une maison dans la ville d'Ashkelon, sans faire de blessé. Quatre Israéliens sont morts dans ces tirs depuis le 27 décembre. Sept soldats israéliens ont été tués depuis le début de l'offensive.