Plus de 30 conventions sectorielles ont été déjà signées entre les partenaires sociaux dans le cadre du 7ème round des négociations sociales. Elles touchent plus de huit-cent-mille employés. Une vingtaine d'autres conventions sectorielles sont encore en cours de finition et ne manqueront pas d'être signées dans les prochains jours ouvrant la porte à la tenue de la cérémonie officielle qui marquera la fin des négociations sectorielles. Laquelle cérémonie se déroulera en présence du Premier ministre, du président de l'UTICA et du Secrétaire Général de l'UGTT. Elle marquera la fin du round, en cours, des négociations sociales et elle aura lieu pour peu que la majorité des révisions des conventions sectorielles soient finalement signées. En 2005, cette cérémonie a eu lieu après des accords sur les révisions de plus de 40 conventions sectorielles. Des sources proches des négociations sociales affirment que la cérémonie officielle pourra se tenir durant la semaine en cours si l'on parvient à signer la convention sectorielle des cafés et des restaurants, de la sidérurgie, des banques et des assurances en plus de celle des sociétés pétrolières. Les observateurs pensent que ces signatures sont imminentes et feront monter le nombre d'employés bénéficiaires des révisions des conventions sectorielles à près d'un million 200 mille employés, soit près de 90 % de l'objet du 7ème round des négociations sociales. Donc, il est fort probable que la cérémonie officielle se tiendra d'ici la fin de la semaine et ouvrirait la porte à la parution des révisions des conventions sectorielles dans le Journal Officiel pour que les salariés concernés puissent bénéficier des augmentations salariales. Les autres secteurs poursuivront toutefois leurs négociations sociales pour parvenir à des accords dans leurs secteurs respectifs. Rappelons que les accords signés portent sur des augmentations salariales variant entre 4,5 % et 5,3 % pour les 30 conventions sectorielles. Pour l'hôtellerie et les agences de voyages, cette augmentation est de 5,3 % alors qu'elle est de 7,25 % pour la presse écrite.
Un nouveau faciès réglementaire Outre le côté financier, le 7ème round des négociations sociales a valu par la révision des réglementations ouvrant la voie à une refonte du monde du travail en fonction des nouvelles conventions internationales signées par la Tunisie en la matière et notamment la convention N°135 qui a été adoptée en 2007. La question de l'annualisation du temps de travail est également en cours d'étude entre les représentants de l'UTICA, de l'UGTT et du ministère des Affaires sociales, de la Solidarité et des Tunisiens à l'Etranger. Donc, le 7ème round des négociations sociales a été à l'origine d'un véritable débat qui a été régulièrement reporté durant les autres rounds à propos des souhaits des syndicats des salariés d'instaurer une activité syndicale libre et protégée et ceux des patrons de conserver la productivité du travail et d'annualiser le temps du travail. Toute la problématique, serait de dégager une synergie entre les vœux des uns et des autres. Les représentants du patronat veulent que tous les intervenants dans le monde du travail sachent que l'employeur est le premier à être réconforté lorsque ses employés sont satisfaits car ils vont se concentrer sur la production : « L'employeur veille à instaurer un climat social serein dans l'entreprise qui est le gagne-pain de toute sa famille formée par le personnel et les actionnaires. Mais comme toute famille a des engagements à respecter pour préserver ses équilibres financiers et sociaux, l'entreprise aussi répond aux mêmes critères et les salariés sont responsables au même titre que leur patron de la réalisation des objectifs escomptés. Ils sont appelés à s'associer pleinement à l'action de leur entreprise. Or, tel n'est pas l'esprit qui règne de nos jours. On remarque que plusieurs salariés croient que leurs patrons les paient moins que ce qu'ils méritent et ils traînent à la tâche avec ce qui suit comme ralentissement de la courbe de production.» Un autre patron poursuit : « Ce qui me fait le plus mal, c'est que les salariés dénotent d'une vivacité hors pair alors qu'ils sont stagiaires. Il suffit de les titulariser pour que leur courbe de productivité chute d'une manière vertigineuse. Faudrait-il les laisser éternellement stagiaires pour garantir leur productivité ? Sûrement pas. Encore faut-il redéfinir le travail pour que les salariés aient conscience de leur rôle qui n'est point négligeable dans le circuit de production. Les employés sont appelés à comprendre les spécificités de la situation internationale et l'impact de leurs salaires sur le prix de revient d'un article comparativement à un Chinois ou à un Philippin et nous juger en conséquence. Nous vivons dans une impasse et nous devons collaborer pour réussir le pari de la croissance économique et du progrès social » Du côté des syndicats, on insiste sur le fait que le renforcement de l'activité syndicale par le respect des réglementations ne peut que servir l'intérêt de l'entreprise : « la visibilité aide le patron à naviguer dans ce monde de concurrence et protège l'employé contre la précarité de l'emploi », expliquent-ils.