Pour expliquer leurs problèmes, certaines personnes ont tendance à croire à l'irrationnel et à chercher des remèdes miraculeux comme la voyance et l'exorcisme. Du coup, ces subterfuges leur créent plusieurs tracasseries. Cette approche s'applique à la vieille fille, victime de l'affaire entre nos mains. Laquelle fille a été encouragée par l'une de ses proches à s'adresser à un voyant qui avait le don de lever tout obstacle et, particulièrement, en matière de mariage. Pensant qu'elle allait être libérée d'un pesant célibat, la jeune fille, issue d'une famille honorable et ayant dépassé la quarantaine, ne se fit pas prier et alla rendre visite à ce dernier. Le fameux voyant s'est vite rendu compte de la situation sociale de sa cliente et chercha à en profiter au maximum. Il lui demanda trente mille dinars, dix mille au début du " traitement " et vingt mille une fois son vœu réalisé. Ayant été subjugué par le charlatan, elle s'était sentie sûre du résultat et se voyait déjà en robe blanche. Son célibat était tout proche de partir à jamais. Encouragée par cette sensation, la victime remit à son sauveur toute la somme demandée et appliqua à la lettre sa recette magique aidant à faciliter le mariage tant attendu : une boîte en bois, un bout de tissu et d'autres matières comme l'encens etc... La jeune fille prépara le tout et le mit sous son oreiller comme le lui avait demandé l'exorciste, attendant le prince charmant. Mais les jours passèrent sans que rien ne se produise d'une manière ou d'une autre. C'est alors que le doute commença à s'installer dans l'esprit de la vieille fille qui est allée aux nouvelles auprès de son guérisseur. Seulement le charlatan avait disparu dans la nature. La victime comprit alors qu'elle a été l'objet d'une escroquerie. Elle s'est dirigée dare-dare au poste de police le plus proche pour porter plainte et indiquer aux agents les signalements de l'escroc. Les agents du poste de police arrêtèrent le coupable sans trop de peine, sur la base des descriptions fournies, par la plaignante. Et il s'avéra que ce fameux voyant avait déjà de nombreuses affaires de ce genre qu'il avoua aux enquêteurs lors de son interrogatoire. Il fut déféré devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis, pour répondre de tous ces délits d'escroquerie. A l'audience, il affirma qu'il n'avait commis aucune escroquerie, soulignant qu'il travaillait avec une licence et une autorisation. Il a tenté de convaincre la cour que les sommes perçues étaient des honoraires fixés selon les difficultés des cas rencontrés. Son avocat sollicita des juges les circonstances atténuantes en faveur de son client. L'affaire a été mise en délibéré.