Un sujet d'actualité brûlante, la violence dans les stades fait l'objet actuellement d'un sondage en ligne lancé par l'Observatoire National de la Jeunesse. A qui incombe la responsabilité des violences dans les stades ? Aux comités des supporters en premier. Il s'agit là de la position de la majorité d'internautes ayant voté, soit 34 %. Des agents de la police présents dans les différents coins et rues de la capitale, nous en voyons des centaines, dimanche ou le jour où un match se déroule au stade El Menzah. Bien équipés, ils sont prêts à intervenir et à remettre de l'ordre sur la voie publique en cas où les supporters affichent un quelconque dérèglement. En fait les stades sont devenus les principaux endroits de défoulement pour cette tranche d'âge. Tout est permis et dit dans ces espaces. En témoignent les slogans affichés et les mots utilisés pour s'exprimer. Cette ambiance commence déjà bien avant le coup d'envoi du match. Au métro, dans les rues, dans les véhicules, les fans des équipes se laissent aller durant de longs moments. Ces rendez-vous sont tant attendus car c'est le meilleur espace pour se distraire. Les moyens de loisirs ont changé de profil depuis deux décennies malgré les rapports qui ne cessent de dire le contraire d'une année à l'autre. Rares sont les jeunes qui fréquentent les maisons de jeunes, les clubs ou les espaces culturels. Ce phénomène de violence est alimenté essentiellement par les comités de supporters, selon la majorité des internautes qui ont participé au sondage en ligne lancé par l'ONJ. Viennent en deuxième position, les responsables des clubs. 30 % considèrent qu'ils ont une part de responsabilité dans la violence dans les stades. De leur côté, les arbitres ont aussi leur part, 22 % trouvent qu'ils sont responsables. Les joueurs sont les derniers à être accusés, car 10 % des internautes ont jugé qu'ils sont impliqués dans ce problème. Causes de la violence La violence dans les stades est ainsi un vrai problème qui se pose et qui n'a pas l'air de s'estomper. Les spécialistes justifient cette tendance par plusieurs arguments. Notamment, cela s'explique d'après le Docteur Fethi Touzri, spécialiste en psychiatrie, par le fait que « la politique de la jeunesse, établi au début des années 90, et qui fait l'objet aujourd'hui d'une évaluation, a été une politique conjoncturelle, fortement imprégnée par la crise politique avec le mouvement islamiste. Elle était fondamentalement autoritaire, verticale, non participative, voire antiparticipative, et orientée vers les besoins sociaux et les politiques d'appui ». C'est ce qui a été prouvé dans son enquête réalisée sur les problèmes des jeunes et les perspectives d'avenir en collaboration avec d'autres spécialistes en sociologie, en économie et en technologie. Il a démontré que « la dimension culturelle de cette politique a été un échec surtout en ce qui concerne la diffusion des valeurs, y compris les valeurs de modernisme, de participation et de démocratie. La diffusion d'une culture de consommation sans la capacité d'assouvir les aspirations a entraîné une addiction à l'hédonisme pour les nantis et une source de grande frustration auprès des jeunes démunis et un désintérêt total à la vie publique ». Sa recherche a prouvé que l'orientation des jeunes vers les stades n'est pas fortuite. D'ailleurs, Dr Touzri précise que « l'accent mis sur le foot et la fête, afin d'écarter les jeunes des courants fondamentalistes a eu des effets inverses. Et, la dimension droit humain dans cette politique, quoique fortement représentée dans le discours, a connu des fortunes diverses sur le terrain ».
Par conséquent, les jeunes se défoulent aveuglement dans ces espaces. Ils ne sont plus attirés par les autres moyens de loisirs d'ordre culturel. Les programmes ne charment pas cette population. En revanche, le rapport annuel sur les jeunes précise que l'infrastructure et les programmes culturels destinés à cette frange de la société ont connu une importante croissance. Une croissance quantitative qui ne va pas en parallèle avec l'aspect qualité et contenu des programmes. En fait, Le taux de couverture des délégations en maisons de culture a atteint les 65,53 %. L'objectif étant de porter le taux à 78,4 % après l'achèvement des projets programmés dans le XXIe plan de développement. En matière d'animation éducative et sociale, le rapport rappelle la poursuite des efforts d'extension des maisons de jeunes à toutes les délégations en 2007 et 2008, avec la mise en place de nouvelles institutions au Kram (Gouvernorat de Tunis), à La Soukra (Gouvernorat de l'Ariana), à Agareb, à Sekhira (Gouvernorat de Sfax) et à Attaya (Kerkennah).