Après l'obamania qui a déferlé sur le monde après le 4 novembre, après l'obama day, un jour historique et hautement symbolique presque poétique marqué par un discours inspiré des valeurs d'Abraham Lincoln qui a émancipé les esclaves et tout fait pour maintenir l'union, un discours assorti du rêve américain du docteur Martin Luther King, après l'investiture Day l'investiture la plus coûteuse, 75 millions de dollars qu'il serait obscène de critiquer car ce sont les fonds provenant de dons, la plus médiatisée, des milliards de téléspectateurs, témoins de l'histoire, la plus sécurisée avec 30.000 hommes mobilisés, la plus attendue en Amérique et dans le monde, un monde en attente fébrile, voici enfin l'ère Obama. On a tout dit et tant écrit sur cet homme exceptionnel au destin exceptionnel. Que n'a-t-on pas dit et écrit sur cet évènement historique : Un président noir à la Maison Blanche. Cela n'a plus d'importance et l'Amérique aura dorénavant d'autres présidents qui ne seront pas blancs. Après le règne contesté de Bush qui va regarder son passé dans le rétro, voici un président qui a déjà les faveurs du pronostic. Les Américains s'identifient déjà à ce Barack qui jouit jusqu'à présent d'une baraka exceptionnelle. D'après un dernier sondage, 87% de la population lui est favorable. Du jamais vu. Les Américains semblent en mal de grands hommes. Mais une fois la fête finie, la star retroussera ses manches et s'attaquera à cette pile de défis. Le nouveau locataire de la Maison Blanche en est conscient et fera tout pour incarner le changement et favoriser le rebond tout en reconnaissant qu'il y aura des faux-départs, des revers et des déceptions. En 1933, Roosevelt avait demandé aux Américains de ne pas avoir peur de la peur. En 2009, Obama a demandé aux Américains de ne pas avoir peur du changement. Certes, il doit être le continuateur de tous les pères fondateurs de la nation américaine, les Lincoln, Roosevelt, Kennedy, Luther King mais il doit être Barack Obama qui entre par la grande porte de l'histoire, qui fait déjà l'histoire et auquel l'histoire ne pardonnera aucun faux pas, tant l'espoir en lui est grand et démesuré, tant l'attente semble extravagante. Normal, tout le monde dans le monde se reconnait en lui. La machine Obama est en marche.