* La manne du ciel est différemment accueillie On a décrit la situation dans le Grand Tunis et dans quelques villes. Satisfactions mitigées, appréhensions urbaines : telles sont les idées forces. A Sfax, néanmoins on ne sait trop s'il faut s'en réjouir ou s'en attrister ? Les Sfaxiens ne savent plus s'il faut se réjouir ou au contraire s'attrister chaque fois que le ciel répand sa manne liquide sur la ville. Echaudés par les précipitations précédentes, ils en oublient vite les bienfaits inestimables de la pluie, dès que les quantités déversées par le ciel s'annoncent importantes. Ce qui est supposé être une bénédiction tourne en effet au calvaire. Les artères y compris les radiales et les voies du centre-ville se transforment en bassins, qui plus est boueux. Le chaos s'installe : passe encore pour le ralentissement de la circulation, les bouchons, l'incivisme des chauffards, mais le comble, c'est quand la voiture s'avise de tomber en panne au milieu de la chaussé au grand désarroi des passagers qui se trouvent acculés à une traversée forcée, à pied, des mares d'eau glaciale et bourbeuse. Leur situation n' a rien de drôle et les préjudices qui en découlent n'ont rien d'amusant : une voiture abandonnée sur la voie publique, une douche glaciale, une pneumonie en perspective, des frais substantiels de remorquage, l'absence des enfants à l'école et du ou des parents au bureau ou à l'entreprise et surtout une marche forcée pour rallier le plus proche point d'attache. Quand on sait que les chauffeurs de taxi appréhendant le pire préfèrent se terrer chez eux et que les moyens de transport publics brillent inexplicablement par leurs apparitions intermittentes, on peut imaginer facilement que la vie tourne au ralenti avec tous les préjudices que l'on devine. Cependant, tous ces désagréments cités ne signifient en réalité rien comparés au cauchemar vécu par les habitants de certains quartiers telle la Cité Ettaouidhi, dans la zone de Sidi Mansour dans la mesure où le déluge qui inonde leurs habitations est un mélange d'eaux pluviales et du contenu des égouts qui débordent. Pour eux, les précipitations signifient un cocktail d'horreur, de répulsion, de dégoût et d'épouvante. Sans parler des dommages matériels subis ! Ces citoyens attendent plus que les autres une solution radicale qui les mette à l'abri de telles menaces qui pèsent sur eux et leur empoisonnent la vie. Il n'est pas besoin de rappeler que c'est l'infrastructure en matière de canalisation et de réseau d'assainissement et surtout d'évacuation des eaux pluviales qui est à mettre en cause : elle est vétuste, inadaptée, mal entretenue. Mais en plus du laxisme, de la négligence voire même de l'indifférences de certains services de voiries, il y a lieu également de pointer un doigt accusateur aux entreprises de travaux publics qui se sont chargées de l'aménagement