Tunis-Le Temps - Dans cette zone agricole de Chébika tout était calme, et les champs s'étendant sur plusieurs kilomètres présentaient une variété de couleurs et de parfums multiples, là où les amateurs de la nature trouveraient leur bonheur, et où les poètes profiteraient le mieux de leurs muses. La légère brume recouvrant les feuilles des oliviers leur donnait un éclat particulier que reflétaient les rayons du soleil encore timide à cette heure de la matinée. Dans cette famille de fermiers, la mère était déjà debout aux aurores, pour allumer la " Tabouna " ce four en terre destiné à la cuisson du pain au feu de bois. A la montée du jour elle vaqua à ses occupation dans les champs, comme à l'accoutumée et son mari quitta également le domicile, après le petit déjeuner, pour aller travailler. La journée s'annonça comme toutes les autres sans problèmes particuliers, ni surprises. L'épouse ne rentra qu'en fin d'après-midi et dès qu'elle franchit le seuil de la porte, elle se montra inquiète pour sa fille qui ne donnait pas signa de vie depuis le matin, fit-elle remarquer à son époux. Aussi avait-elle recommandé à celui-ci d'aller à sa recherche dans les parages. La mère " affolée " mit la puce à l'oreille du pauvre père qui sortit sans tarder à la recherche de sa fille. Où pouvait-elle se trouver alors qu'elle n'avait pas l'habitude de s'éloigner trop de la maison parentale ? le père était de plus en plus inquiet en s'avançant dans les champs, en compagnie de son fils qui était autant inquiet que lui. Brusquement celui-ci ébahi,découvrit sa sœur dans un fossé près d'un champ. Il s'empressa de la sortir et essaya de la ranimer. Mais elle était inerte. Elle avait notamment des ecchymoses au niveau du cou. Ne pouvant la ranimer et en désespoir de cause, le père alerta les agents de la garde nationale. Qui se dépêchèrent sur les lieux. Ils découvrirent que la jeune fille était sans vie, et informèrent le procureur de la République qui après s'être déplacé sur les lieux, ordonna l'ouverture d'une enquête. Le rapport d'autopsie révéla que les ecchymoses au cou de la jeune fille, étaient dues à une strangulation par un tierce personne qui avait agi sciemment dans le but de la tuer. Mais qui pouvait être cette personne, et pour quel mobile avait-elle agi ? Les investigations menées par les agents de la garde nationale conduisirent à la découverte du coupable, qui n'était autre que la mère, qui cachait une marque de morsure sur son bras. Elle avait vraisemblablement été mordue par la victime qui cherchait à se débattre au moment des faits. D'ailleurs la mère, pour la tenir en respect appuya fortement à l'aide de sa main droite sur son cou au point de lui briser les vertèbres cervicales. Par ailleurs en incitant son mari à aller à la recherche de la jeune fille, la mère l'aiguilla sur l'endroit où il pouvait la trouver. Elle prétendit en effet, que dans cet endroit, elle avait vu rôder deux personnes au comportement étrange. En fait c'était de la pure invention de sa part. Autant d'éléments constituant de fortes présomptions ayant contribué à son inculpation. Avait-elle soupçonné sa fille de quelque chose, ou voulait-elle enterrer avec celle-ci un secret quelconque ? Toujours est-il qu'elle fut déclarée coupable d'infanticide et condamnée par le tribunal de première instance à 12 ans de prison.