Deux jeunes gens ont comparu dernièrement devant un tribunal pour avoir organisé une beuverie dans une " Zaouia ", d'un marabout bien connu à la capitale. C'est une première, de leur part, car dans cet édifice religieux plus que centenaire, les gens venaient plutôt se recueillir à la mémoire de ce marabout aux dons bénéfiques et surnaturels. La " zaouia " est constamment visitée par des jeunes et des moins jeunes qui viennent émettre des vœux de réussite dans un examen, de rapprochement de deux êtres séparés, ou de guérison de quelqu'un de souffrant. Bien que les deux accusés ont été surpris dans ladite " zaouia " avec bouteilles de vins et accessoires placés à même la tombe du marabout transformée, pour les besoins, en comptoir de bar. Ils ont nié d'avoir causé du trouble à l'ordre public. En outre, ils ont attiré l'attention du voisinage par le bruit et le trouble qu'ils générèrent. Lesquels voisins ont appelé les forces de l'ordre pour mettre fin à cette beuverie à tombeau fermé. -" Vous avez souillé la tombe du marabout, que vous avez prise pour une table ou un comptoir, où vous vous êtes permis de déposer vos sales produits! " leur dit le président d'audience d'un air sévère et révolté. -" Non monsieur le président, on n'a pas touché à la tombe sacrée du marabout ; on voulait juste se protéger du soleil, et on est rentré au patio de la zaouia ; en tout cas je vous certifie que personnellement je ne suis pas allé au-delà,. " lui répond l'un des accusés. Quoi qu'il en soit, la loi interdit de boire sur la voie publique, ou dans des endroits qui n'y sont pas appropriés. C'est-à-dire que même s'ils avaient bu au patio de la " zaouia ", ils commettaient le délit d'ivresse publique. Quant au fait d'avoir choisi une " zaouia ", cela est considéré comme une atteinte au droit de sépulture, ledit monument renfermant la tombe d'un marabout. Leur avocat a demandé les circonstances atténuantes, ses clients ayant agi sous l'emprise de l'alcool, et ils n'avaient pas l'intention de porter atteinte à la sainte sépulture. L'affaire a été mise en délibéré.