Il était 11 heures 30, avant-hier quand le chauffeur du métro de la ligne 4 annonça à ses passagers que son véhicule ne pouvait plus avancer et que s'ils étaient pressés, ils pouvaient descendre et prendre un autre moyen de transport. Nous étions à hauteur du rond-point de Bab Saâdoun au beau milieu de la voie. La plupart des passagers descendirent et beaucoup d'entre eux prirent des taxis. Lorsque nous descendîmes à notre tour, c'était pour nous enquérir des raisons de cette halte forcée : une camionnette accidentée de la Transtu barrait la voie et personne n'était encore venu pour la déplacer. On nous dit sur les lieux que son conducteur effectuait des réparations sur la ligne au moment de la panne ; or d'après ce que nous vîmes comme matériel à son bord, elle ne pouvait pas être à cet endroit précis pour une telle tâche. Manifestement, le chauffeur prenait un raccourci pour atteindre l'administration et les services techniques sis en face de la station de Bab Sidi Abdessalem. D'ailleurs, ce n'est pas la première fois que des véhicules du ministère du Transport traversent les voies du métro avec une telle légèreté, encourageant ainsi d'autres automobilistes à suivre leur (mauvais) exemple. En tout cas, pendant près d'une heure, le trafic sur toutes les voies de la zone fut perturbée, de plus quand la voie vers le centre-ville fut dégagée, et que plusieurs trains passèrent en même temps par là, sur la voie d'en face on dut attendre 45 minutes pour voir le premier métro arriver.
Et les causes ? Ce sont des choses qui arrivent, nous dit-on ! Certes, mais quand c'est à cause d'un chauffeur en tort et pour une aussi longue durée, cela devient inadmissible ! Ce qui l'est également c'est que les camions de la Transtu ne soient pas munis d'un câble de remorquage. En effet, le véhicule qu'on appela à la rescousse la première fois avait à la place un semblant de corde, qui plus est écorché de partout. D'autre part, personne parmi le personnel de la société présent sur les lieux ne prononça un seul mot d'excuse à l'intention des passagers retardés. On refusa même de rembourser ceux qui, impatients d'attendre un métro qui n'arrive pas, voulurent quitter la station et rentrer autrement. Ce sont là aussi des choses qui arrivent et assez souvent chez nous !