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Un secteur qui navigue encore à vue…
Secteur - Industries du bois, du liège et de l'ameublement
Publié dans Le Temps le 27 - 02 - 2007

** Le coût de la « non qualité » (litiges, retouches, rebuts,..) atteint 8,4% du chiffre d'affaires du secteur par an, soit plus de 40 MD et seulement 23% des entreprises du secteur disposent d'instruments de mesure de la « non qualité ».
** Imposer une fiche technique d'identification des matières de production et leurs proportions pour améliorer la transparence au niveau de fabrication des produits et permettre au client d'apprécier le produit à sa juste valeur.
Le 5ème salon du meuble de Tunis, organisé récemment par l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (UTICA) et le Centre technique des industries du bois, a enregistré la participation de près de 208 exposants ayant présenté une large gamme de meubles (chambres à coucher, chambres pour enfants, salons, salles à manger, cuisines et articles de décoration faits en main). Cette exposition-vente a constitué un miroir qui reflète d'une part, la situation du secteur du bois et de l'ameublement en Tunisie et d'autre part, l'évolution en matière de création et d'innovation dans cette branche du fait que les ménages tunisiens, sont de plus en plus attirés par le changement du style de vie, la qualité, l'originalité et le confort. Exposants, industriels et même des visiteurs ont été unanimes pour affirmer que "le secteur du bois et de l'ameublement ne peut espérer rester en course par rapport aux autres pays concurrents sans miser sur la compétitivité et l'efficacité qui sont les maîtres mots des marchés internationaux".

Drainant des investissements variant entre 25 et 35 millions de dinars, les industries du bois, du liège et de l'ameublement en Tunisie connaissent des hauts et des bas au cours des dernières années au niveau des volumes d'investissement, de production et d'exportation et souffrent en particulier du manque d'investissements, du taux excessivement élevé d'importation et du retard technologique.
Selon l'étude stratégique réalisée pour le compte du Centre technique de l'industrie du bois et de l'ameublement (CETIBA), le secteur qui compte environ 400 entreprises et près de 6000 unités artisanales (de petits ateliers d'ébénisterie-menuiserie), réalise un chiffre d'affaires de près de 500 millions de dinars dont 50 MD à l'export (réalisé par 20 entreprises exportatrices) et devait atteindre 750 MD en 2010.
Il emploie 16.000 salariés permanents (+ 25 mille saisonniers) et crée 400 à 500 nouveaux emplois par an. La majorité de ces entreprises produisent de petites séries pour répondre à une demande généralement saisonnière.
Parmi ces entreprises, seule la moitié (près de 193) tient une taille respectable employant plus de 10 personnes chacune, quelques 83 entreprises employant 20 personnes et le reste sont des unités artisanales. Bref, 30 sont de « grande taille » et 40 sont de taille « moyenne », soit en tout 70 entreprises dont la modernisation et la mise à niveau peuvent aller jusqu'à un niveau performant permettant la formation d'un pôle d'excellence. Elles sont réparties entre les industries de première et de deuxième transformation.
La répartition de cette activité par région montre qu'elle est fort concentrée dans les grandes villes (Sfax, Sousse, Grand-Tunis, Nabeul et Monastir) avec une prédominance pour le Grand-Tunis (57 unités employant plus de 2.500 personnes).

Les points forts et les points faibles
L'étude, qui a procédé à une analyse des points forts et points faibles de toutes les branches du secteur à l'instar de celle du mobilier d'intérieur, de cuisine et salle de bain et de la menuiserie du bâtiment, appelle notamment à inciter les entreprises à investir davantage dans les technologies modernes et en organisation et à améliorer les processus de concept et de design nécessaires à une innovation permanente des produits du secteur.
A cet égard, l'étude préconise aux entreprises du secteur d'adhérer aux différents programmes nationaux de mise à niveau, de qualité et de coaching afin d'assurer la qualité de leurs produits.
Elle les incitent également à mieux maîtriser le marché intérieur afin de consolider la position des entreprises à travers l'amélioration de leur potentiel compétitif, à s'occuper des marchés extérieurs à l'instar des autres secteurs et à développer le partenariat.
Par ailleurs, l'étude recommande aux opérateurs du secteur d'assurer une qualité des prestations en développant l'écoute client, la conformité aux normes, l'efficience et à terme la qualité totale. Elle les a invités à valoriser les entreprises artisanales dont le nombre est estimé à 10 mille.
L'étude indique que le secteur profite d'un bon niveau d'encadrement. La production, la conception et le design sont bien maîtrisés. L'informatisation intervient durant tout le processus de production, de la conception à l'élaboration des tableaux de bord, de suivi, de commandes et de paiements. Les sociétés participent aux salons internationaux et possèdent un fond documentaire intéressant. Elles jouissent de situations financières équilibrées.
Une marque nationale de conformité aux normes a été créée dans le secteur du bois et de l'ameublement. Baptisée « Bureau sécurité confort », cette marque a pour objectif de renforcer la compétitivité des entreprises tunisiennes opérant dans le secteur de l'ameublement et du bois.
Cela étant, la branche laisse entrevoir des faiblesses relatives à l'absence de planification dans la formation, à l'insuffisance de la standardisation et à l'absence du recours à la comptabilité analytique.
Le secteur souffre, en outre, du retard technologique par rapport au niveau européen. Cet état de fait peut être attribué à une stagnation dans les conceptions des ouvrages, aux choix des matériaux et au processus de fabrication.
En effet, selon l'étude de la CETIBA , l'état du parc matériel du secteur est « bon » dans une proportion de 50% alors qu'il est « moyen à mauvais » dans la moitié des cas.
Le taux d'encadrement est de 0,8% pour les ingénieurs (8 ingénieurs pour 1000 employés), 2,3% pour les maîtrisards et 2% pour les techniciens supérieurs. L'effectif moyen en agents de méthodes/dessinateurs/designer est de 1,56 agent par entreprise.
Le secteur présente un turn-over très élevé de l'ordre de 20% à cause d'une certaine « saisonnalité » de la branche.
Le coût de la « non qualité » (litiges, retouches, rebuts,..) atteint 8,4% du chiffre d'affaires du secteur, soit plus de 40 MD et seulement 23% des entreprises du secteur disposent d'instruments de mesure de la « non qualité ».
Le problème majeur du secteur résiderait, outre, la dépendance presque totale de l'extérieur, en l'ouverture des frontières qui confrontera la branche tunisienne à une industrie européenne puissante et dynamique. L'Italie, la France et l'Allemagne sont les principaux concurrents de la Tunisie en raison de leur proximité du marché tunisien. Cette concurrence porte sur le bas et moyen de gammes, le modulaire et le moderne en kit. L'avantage comparatif dont bénéficie la Tunisie en matière de main-d'œuvre est largement dépassé par la productivité des entreprises des pays de référence.
Face à cette réalité, certaines entreprises, les moins compétitives, risquent de finir par mettre la clé sous la porte...

Nos clients et nos fournisseurs
L'industrie du bois couvre une large gamme de produits, essentiellement, du bois de chauffe, des sciages et placages tranchés, des panneaux dérivés de bois, des fibres, meubles d'intérieur, sièges, meubles de cuisines et salles de bains, meubles de bureaux et meubles pour collectivités ainsi que divers articles confectionnés à partir de cette matière tels les jouets, les échelles, menuiseries du bâtiment,...Quant à l'industrie du liège, elle est axée essentiellement à la fabrication d'articles d'isolation (plaques de liège expansé) et de bouchons.
Destinées principalement pour la France (60%), la Libye (27%) et l'Italie, les exportations tunisiennes, constituées essentiellement de meubles finis, de contre-plaqué, de certains ouvrages de menuiserie et d'articles œuvrés en liège, ne représentent qu'environ 2 à 3% de la valeur de la production.
S'agissant des importations, basées principalement sur le bois, le liège, les essences utilisées (le hêtre rouge et blanc, l'iroko, l'acajou et le frêne), nos principaux fournisseurs sont respectivement la Finlande (26%), la Suède (16%) et la Russie (14%). Bref, les besoins de la branche en matières premières sont assurés à raison de 90 % par les importations.
La structure des coûts fait apparaître un ratio de 57% pour les matières premières et consommables et 19% pour la main-d'œuvre. Cependant, la part « des matières premières et consommables » atteint 73% pour les entreprises de « première transformation » et reste au niveau de 55% pour les entreprises de « 2ème transformation.
La « productivité du travail (CA/N° emplois) » est de 37,7 dinars/ employés pour les entreprises orientées vers le marché local et de 110,6 dinars/employés pour les entreprises orientées vers l'exportation.
Dans ce cadre et pour une réduction admissible des coûts des facteurs de 5% et relativement à un scénario de démantèlement tarifaire des droits de douane dont le niveau actuel est de 25%, le manque à gagner au niveau du revenu brut d'exploitation sur la marché national sera largement atténué, soit une légère baisse de 2,6 points contre 4,4 points si aucune mesure d'ajustement n'est préconisée.
En terme d'importation de produits finis, qui subiront une augmentation mécanique suite au démantèlement tarifaire, elles croîtraient de 5,5% si les mesures d'ajustement sont réalisées contre 8% si aucune mesure d'ajustement n'est mise en œuvre.
Pour améliorer l'environnement général de l'activité du bois et de l'ameublement au sein de l'entreprise, l'étude recommande : d'accorder plus d'assistance aux actions d'investissement, de prospecter des marchés internationaux, d'imposer une fiche technique d'identification des matières de production et leurs proportions pour améliorer la transparence au niveau de fabrication des produits et permettre au client d'apprécier le produit à sa juste valeur.
L'étude préconise, également, de lutter contre la concurrence déloyale, de diffuser une information fiable sur les formateurs compétents dans le domaine, de fournir des données fiables sur le marché local et sur les produits de la concurrence étrangère, de consolider l'assistance à la recherche de partenariat, l'assouplissement des formalités douanières et l'intervention du CEPEX pour prendre en charge des expositions à l'étranger.


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