Les Etats-Unis affichent une réelle détermination pour améliorer leurs relations avec le monde musulman et embellir une image ternie par les huit ans de la présidence Bush. Cela est perceptible dans le langage des dirigeants américains et à leur tête le Président Barak Obama. Dans son discours d'investiture comme dans sa première interview télévisée – accordée à une chaîne arabe – il propose au monde musulman « une nouvelle approche fondée sur l'intérêt et le respect mutuels ». On est loin du discours enflammé et haineux de Georges Bush Jr. sur l' « axe du mal » et la guerre contre le terrorisme. Un discours qui a généré un sentiment d'injustice chez la majorité des Musulmans leur faisant croire à une vaste conspiration occidentale conduite par les Etats-Unis en vue de les punir pour le 11 septembre 2001. Les guerres d'Irak et d'Afghanistan, le camp de détention de Guantanamo et la tristement célèbre prison d'Abou Ghraïb en sont les exemples les plus criants. Cette volonté de la nouvelle administration américaine de rompre avec les rodomontades guerrières de celle qui l'a précédée, pourra-t-elle dissiper les nuages et venir à bout de la défiance qui caractérise les relations des Etats-Unis avec les pays musulmans ? Il est permis de l'espérer, d'autant plus que Barak Obama et la secrétaire d'Etat Hillary Clinton ont souligné leur engagement à revigorer le processus de paix au Proche-Orient. Car, le conflit palestino-israélien est devenu « la matrice des relations internationales » et le refus d'accéder aux revendications de justice des Palestiniens suscite le désespoir et la colère à travers le monde et, a fortiori, le monde arabo-musulman. Mais, pour réussir, la tentative américaine de rapprochement doit absolument se concrétiser par des actes comme l'ont souligné des responsables indonésiens à Hillary Clinton. « Si les Etats-Unis n'abandonnent pas la politique du « deux poids deux mesures » dans le conflit israélo-palestinien, n'escomptez pas une amélioration des relations avec le monde musulman », a prévenu le président de la deuxième organisation musulmane indonésienne. En attendant des actes, Washington est prévenu qu'aucune amélioration ne se fera sans une remise à plat de ses relations avec le monde musulman avec pour corollaire le recours à la diplomatie plutôt qu'à la force des armes et la promotion d'une politique basée sur la justice et le droit.