Le Temps-Agences - Tony Blair a effectué hier sa première visite dans la bande de Gaza depuis sa nomination au poste d'émissaire du "quartet" des médiateurs internationaux pour le Proche-Orient. L'ancien Premier ministre travailliste britannique s'est également rendu à Sderot, la localité du sud d'Israël limitrophe de la bande de Gaza qui est la cible de tirs fréquents de roquettes palestiniennes. Il n'a, en revanche, rencontré aucun responsable du Hamas à Gaza, dévastée par l'agression de l'armée israélienne en décembre-janvier. Pour Tony Blair, qui s'exprimait à la veille de la conférence internationale de Charm el-Cheikh (Egypte) sur la reconstruction de Gaza, l'aide à cette reconstruction n'aura aucun effet durable sans la paix. "Il y aura de l'argent, qui viendra, et de l'argent, vraisemblablement beaucoup, qui sera promis lors de la conférence de Charm el-Cheikh. Mais cet argent n'aura pas d'impact durable sans une solution politique", a-t-il souligné devant les journalistes. L'émissaire international s'est prononcé pour un cessez-le-feu viable et durable, suivi par une levée du blocus israélien de la bande de Gaza qui asphyxie l'étroit territoire palestinien coincé entre la mer, Israël et l'Egypte. Il a ajouté espérer que l'union des Palestiniens permette d'accroître le flux de l'aide à la bande de Gaza, dont les dirigeants islamistes sont boycottés par les Occidentaux, Américains et Européens en tête, pour leur refus de reconnaître Israël, de renoncer à la violence et d'accepter les accords de paix existants. "Je suis venu ici pour écouter directement les habitants de Gaza dont la vie a été si durement affectée par le récent conflit", avait auparavant déclaré Tony Blair dans un communiqué. "Je relaierai leurs témoignages, leur évaluation des besoins pour la reconstruction, leur ambition de rebâtir un secteur privé et une société civile actifs à l'occasion de la conférence de Charm el-Cheikh".
Crainte de marginalisation Le Mouvement de la résistance islamique craint d'être marginalisé par les puissances étrangères et les bailleurs de fonds dans la station balnéaire du Sinaï, où il n'a pas été invité. Pour Youssef Rizqa, conseiller auprès du "gouvernement" du Hamas à Gaza, l'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas n'est pas le bon interlocuteur des bailleurs de fonds parce qu'elle n'est « pas représentative du peuple palestinien ». "La reconstruction ne peut pas se faire sans le gouvernement en place à Gaza et sans la résistance, qui a combattu les Israéliens", a-t-il dit dans une déclaration. Tony Blair a été nommé émissaire du quartet, qui comprend les Etats-Unis, l'Union européenne, la Russie et les Nations unies, il y a deux ans pour tenter de consolider l'économie palestinienne et de promouvoir la paix. Lors d'une visite, hier, dans la bande de Gaza, le secrétaire d'Etat britannique à la Coopération internationale, Douglas Alexander, a annoncé que Londres promettrait une aide de 30 millions de livres sterling pour la reconstruction. "Gaza a besoin d'argent, de carburant et de matériaux de construction et tant que ces biens sont refoulés à la frontière, il sera impossible de réparer les habitations, les systèmes d'adduction d'eau et le réseau d'électricité", a-t-il expliqué. "Israël doit permettre à ces produits d'absolue nécessité de parvenir à ces hommes, ces femmes et ces enfants qui continuent de souffrir". En Israël, le porte-parole du gouvernement, Mark Regev, a déclaré à Al Qods : "Tout comme la communauté internationale, nous voulons nous assurer que l'aide sera distribuée à la population gazaouite, et non au régime du Hamas".