Comme au match aller, l'Etoile bat l'Espoir dans les cinq dernières minutes. Cette fois-ci à Monastir, inutile de s'attarder sur la désignation du lieu de la rencontre, l'équipe étoilée a éprouvé d'énormes difficultés pour glaner les trois points de la victoire. Elle n'a dû son salut qu'au concours de l'étoilé prêté à l'ESHS Mahmoud Khémiri dont la faute de main amena le penalty transformé par Ammar Jmel. D'aucuns pensent que la qualité du jeu présenté par l'Etoile ne peut lui valoir des satisfactions mais plutôt des souffrances. Le match illustre bien les difficultés que rencontre l'Etoile en cette période (au fait, ceci ne date pas d'aujourd'hui !) où le moindre faux pas est interdit si elle veut encore titiller un CA solide au poste et une EST qui n'abdiquera certainement pas de sitôt et recherchera au moins la deuxième place qui le laisse dans la giron des compétitions africaines. Certes, l'Etoile n'est qu'à trois points du leader mais aura-t-elle les moyens de lutter jusqu'au bout ? Au rythme où vont les choses au sein de l'équipe, il est très difficile de croire au miracle. Plusieurs raisons poussent le commun des étoilistes à s'indiquer de voir son équipe sortir de très petits matchs même contre les équipes menacées par la relégation. Et là les interrogations voire les critiques acerbes fusent de partout. On commence par accuser tel ou tel autre joueur de sa méforme "constante" ou des maladresses commises à répétition. Le cas de Nafkha surprend tout le monde et l'on n'est plus surpris de ce que produit ce joueur quand il n'est pas suspendu. Mais ce n'est pas tout quand l'effet est le produit de la cause.
Incohérence
Au cours de la conférence d'après match, Gernot Rohr a parlé beaucoup plus de l'équipe adverse, l'ESHS que sa propre équipe, l'ESS. Il a dit en substance qu'il a "supervisé l'Espoir face au CA et trouvé qu'il s'agit d'un ensemble très appliqué sur le terrain et difficile à manier". Mais qu'a-t-il préparé pour réussir ? Rohr dit tout simplement que "la préparation de ce derby a été perturbée par l'absence de Ziadi suspendu". Surprenant ! Et c'est comme pour dire que si Tarek Ziadi ne joue pas, l'Etoile se contentera d'un seul attaquant en pointe, Bukari : pour ce derby. Pourtant, le "ressuscité" (Ziadi" a failli faire ses valises au cours du mercato ( ce qui explique en plus que son nom n'a pas été porté sur la liste africaine). Pour justifier ce choix, Rohr affirme (visiblement sans trop de conviction) que l'Etoile a évolué en 4-3-3 en considérant que Belgacem Tenniche et Mejdi Mosrati sont des "ailiers" ( ? !). Rohr reconnaît ensuite que "ce schéma s'est avéré inopportun et nous avons dû recomposer l'équipe à la mi-temps et le schéma tactique en conséquence". Et comment cela ? En incorporant B. Dhifallah à la place d'un demi offensif, Tenniche et Mériah pour un poste qui ne lui sied pas à la place de Mosrati. Ces deux remplacements n'apportent rien de concret et l'Etoile de continuer à souffrir dans les duels sans qu'elle se montre menaçante une seule fois sur une attaque placée ou sur un tir de loin. Le néant ! Pis est, lorsque l'Espoir s'est donné justement l'espoir de piéger cette Etoile de Rohr et à maintes fois sollicité le gardien Bouderbala par Jupiter et Khanchil notamment.
Mendoza ! oui, mais...
Au cours de la même conférence de presse, le Franco-allemand trouve réponse à une question qui lui a paru embarrassante : Pourquoi hésite-t-il encore pour utiliser Mendoza d'entrée ? Rohr trouve que "le Colombien ne peut pas jouer plus de vingt-cinq minutes car non au point au plan physique". Soit ! Mais là se pose l'épineuse question de la préparation physique ! Mendoza est à l'Etoile depuis le 15 janvier dernier, date butoir du mercato d'hiver. A supposer aussi que le joueur ne jouissait pas de toutes ses potentialités physiques, ne pouvait-on pas le remettre en condition en un mois et demi ? Tout ceci est tout simplement intriguant et commence à susciter bien d'interrogation dans les rangs des supporters en une période où tout aurait dû être en règle pour que l'équipe défende ses chances jusqu'au bout.
Ellili : "il y avait penalty.."
Dans l'autre camp, l'entraîneur de l'Espoir Sportif de Hammam-Sousse se dit frustré autant que ses joueurs par le résultat du match. "On ne mérite pas de perdre ni de gagner" a-t-il souligné avant d'ajouter que "la préparation de ce match a été perturbée par la désignation du lieu du match". Chiheb Ellili trouve aussi que "l'Espoir a fait honneur en tenant la dragée haute à une équipe encore concernée par la course au titre. Nous ne nous sommes inclinés qu'en fin de match et sur un penalty évident mais précédé d'une simulation d'un étoilé qui a obtenu le coup franc au préalable".
Chiheb Ellili semble insatisfait de l'arbitrage d'Aouez Trabelsi. A ce sujet, quasi ironiquement, Ellili trouve que M. Aouez connaît le foot et la tactique de chacune des deux équipes. Il avait su ce qu'il fallait faire !" L'entraîneur Hammami en conclut en ces termes : "la situation de mon équipe n'est pas dramatique. Nous avons besoin de six points à glaner dans ce qui reste à jouer et rien n'est encore joué".