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C'est une atteinte gravissime à l'éthique syndicale Polémique entre l'UGTT et les universitaires - Néji Gharbi, secrétaire général du syndicat des professeurs et des maîtres de conférence
Après avoir donné la parole au secrétaire général de la Fédération Générale de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Scientifique (FGESRS) Sami Aouadi voir le Temps du 24 février 2009), à l'ex-secrétaire général du syndicat de l'Enseignement supérieur (l'ancienne structure syndicale du secteur) Moncef Ben Slimane et au secrétaire général du syndicat de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (dissoute par l'UGTT mais la dissolution a été annulée par la justice) Béchir Hamrouni (voir le Temps du 2 mars), nous invitons aujourd'hui le secrétaire général du syndicat des professeurs et des maîtres de conférence Naji Gharbi. A noter que ce syndicat a été aussi dissous par l'UGTT mais la dissolution a été également annulée par la justice. M. Naji Gharbi nous parle ici du différend des universitaires et de la direction de la centrale syndicale. Interview.
Le Temps : Quelles sont les raisons de la grogne chez les enseignants du supérieur?
Naji Gharbi : Le dossier des augmentations spécifiques comme tous les dossiers que nous négocions avec le Ministère de tutelle, est un dossier qui a été préparé de longue date, par des séminaires et par la base, issu de profondes réflexions. Nous avons présenté un document écrit et actualisé au Ministère qui comprend : 1) une prime de responsabilité pédagogique et scientifique ( spécifique aux Professeurs et maîtres de Conférences, 2) rattrapage de l'usure du pouvoir d'achat subi à chaque accord d'augmentation des négociations collectives dans le secteur de la fonction publique 3) le reclassement dans la grille des salaires de la fonction publique. Concernant ce dossier, nous étions depuis septembre 2007 en négociation avec le Ministère de tutelle, qui a accepté le principe d'une augmentation spécifique pour notre corps, et nous étions arrivés à discuter même les modalités de concrétisation de nos propositions. Dans ce contexte, le Ministère de tutelle nous a même fait une proposition relative au point des augmentations spécifiques articulées autour de deux alternatives à savoir : 1) Une augmentation substantielle dans le cadre de nos responsabilités spécifiques ( scientifiques et pédagogiques) qui sont appelées à s'alourdir dans le cadre de la réforme LMD. 2) Une augmentation complémentaire moyennant un réaménagement des obligations pédagogiques.
*Mais l'accord a été signé sans tenir compte de ces propositions?
Alors que les négociations avec le Ministère de tutelle étaient sur le point d'aboutir, un accord a été signé par le bureau exécutif de l'UGTT et le Gouvernement, concernant toutes les augmentations spécifiques à la surprise de tous les secteurs et les corps concernés.
*Comment expliquez-vous l'attitude de la centrale syndicale?
Le préjudice que nous avons subi est tellement grave que nous nous sentons trahis par la centrale syndicale, qui nous le rappelons n'a pas à s'ingérer dans les négociations sectorielles spécifiques de la fonction publique. Cela représente une atteinte gravissime à l'éthique syndicale. Nous avons réagi en adressant une lettre au Ministère de tutelle, lui signifiant que l'accord signé par la centrale syndicale ne nous engage pas et par conséquent, nous revendiquons notre droit de poursuivre les négociations-déjà- à un stade avancé. Le Ministère de tutelle a été saisi de notre requête. Ce comportement de la centrale syndicale ne nous surprend pas. En fait, vu la manière arbitraire et anti-démocratique, dont elle a géré la crise du syndicat général de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, en l'approfondissant davantage et en introduisant la zizanie dans le secteur de l'enseignement supérieur. Pour nous, ce dossier prouve et confirme bien, une fois de plus, le caractère anti-démocratique de la démarche, la marginalisation du secteur de l'enseignement supérieur et le comportement arbitraire et non démocratique de la centrale syndicale. Propos recueillis par Néjib SASSI