* 55,8 % des Tunisiens âgés entre 12 et 20 ans sont des fumeurs Cancer du poumon, du larynx, maladies cardiovasculaires, pathologies chroniques sont notamment les séquelles néfastes de la consommation des cigarettes. Malgré ses conséquences lourdes, les accros n'arrivent pas à s'en débarrasser. Adultes et jeunes, hommes et femmes en consomment de plus en plus. D'ailleurs 55, 8 % de nos jeunes âgés entre 12 et 20 ans sont des fumeurs. Un constat alarmant qui inquiète plus que jamais les spécialistes sachant que les futures générations sont confrontées à des maladies chroniques et incurables. « Les inciter à arrêter de fumer est une responsabilité partagée entre les différents acteurs de la société et non pas les médecins seulement », insiste le Dr Inçaf Ben Jerad Ben Romdhane, pneumologue. C'est pour cette raison que les actions de la Ligue Nationale contre la Tuberculose et les Maladies respiratoires seront orientées lors de la prochaine période auprès de cette frange de la société. La ligue interviendra auprès des écoliers, des lycéens et des universitaires en collaboration avec le Croissant Rouge. C'est un travail de longue haleine qui nécessite certes le changement de mentalité et surtout de comportement. Une mobilisation tous azimuts est en train d'avoir lieu en cette période pour inciter les Tunisiens à arrêter de fumer. Examen des modalités d'application des textes législatifs, campagnes de sensibilisation dans les médias, séminaires...Tous les chemins sont bons pour dissuader les accros aux cigarettes. Mais serons- nous capables de changer le comportement des fumeurs en un laps de temps ? La mission n'est pas facile pour tous les intervenants. C'est une besogne de grande patience car, en plus des adultes, ce sont les jeunes et moins jeunes qui fument. D'ailleurs, plus de la moitié de la tranche d'âge 12-20 en consomme. Ils sont soit influencés par les plus âgés (parents, enseignants...) ou ils essayent de prouver leur identité. Un constat inquiétant étant donné que nous aurions des générations atteintes de plusieurs maladies chroniques. Cela se répercutera négativement sur la productivité et surtout la qualité de vie de la société souffrant des cancers, des maladies cardio-vasculaires...
Intervenir chez les jeunes Du fait, un travail cohérent et bien étudié doit être programmé. Il importe de cibler les écoliers, les lycéens et les universitaires à travers des messages convaincants. Des spécialistes en la matière sont supposés être impliqués pour les encourager à arrêter de fumer. « C'est le plan d'intervention de la Ligue Nationale contre la Tuberculose et les Maladies Respiratoires en collaboration avec le croissant Rouge prévue pour la prochaine période », déclare Dr Inçaf Ben Jerad Ben Romdhane, pneumologue. Des médecins et des jeunes volontaires comptent se déplacer dans différents établissements pour évoquer les dangers des cigarettes et de leur impact nocif sur la santé. Ignorants et inattentifs, les jeunes fumeurs sont en train d'empoisonner leur corps par plusieurs substances chimiques. Pis encore, elles sont en leur majorité, cancérogènes. Acétone, méthanol, nicotine, monoxyde carbone, ammoniac et DDT ne sont que quelques composantes de la cigarette. Il s'agit d'un tueur sournois qui anéanti le corps des fumeurs sans qu'ils s'en rendent compte. Ils multiplient par conséquent le risque de développer un cancer du poumon, du pharynx, du larynx, de la vessie...Les études scientifiques ont prouvé que la cigarette écourte de dix ans la vie de ceux qui en consomment. Il importe ainsi de bien expliquer aux concernés les vrais dangers d'être un fumeur.
Et les adultes Un autre travail doit également être mené chez les adultes qui servent de mauvais exemple pour les jeunes. Il est question entre autres, des enseignants. Les cibler dans les écoles, les lycées et les universités doit faire partie intégrante des programmes d'intervention des acteurs de la société civile et surtout du ministère de la Santé publique. Ces fumeurs incitent indirectement, les jeunes à adopter ce comportement. Nombreux sont d'ailleurs les ados qui ont été influencés par leurs instituteurs ou leurs professeurs. Par ailleurs, il serait utile de prévoir des séances de sensibilisation méthodique lors des cours de sciences naturelles ou autres. Ces actions auront un impact positif quand des médecins spécialistes s'en chargeront. De par leur savoir faire, ils expliqueront pertinemment les répercussions des cigarettes sur l'appareil respiratoire et le cœur. Ils peuvent ainsi contribuer à changer les mentalités des fumeurs. En revanche, « il ne s'agit pas de la responsabilité de médecins uniquement ou du cadre para-médical », rétorque Dr Ben Romdhane. « C'est un travail collectif qui nécessite l'engagement des tous les acteurs même les adultes eux-mêmes », d'après elle. « Il faut qu'ils soient conscients des risques qu'ils encourent en fumant avant qu'il ne soit trop tard », enchaîne la spécialiste.
Sevrage Prendre l'initiative et arrêter de fumer est incontestablement bénéfique. Des unités de sevrage sont disponibles dans les différents établissements hospitaliers. La DSSB offre ces soins qui restent efficaces quand le fumeur prend manifeste la volonté de s'y rendre. A cet égard, la spécialiste précise que le taux de réussite de ces opérations reste limité. Il est de l'ordre de 30 % seulement dans la consultation d'aide au sevrage tabagique à l'hôpital Kheireddine. « Le plus souvent, les adultes souffrant des maladies chroniques s'y rendent. Ils ne viennent pas de leur propre gré », d'après elle. « C'est un traitement qui dure trois mois et qui ne coûte que quelques centaines de dinars ». Un prix n'est jamais cher quand il s'agit de sauver une vie et surtout de la vivre confortablement.