Le chauffeur de taxi, victime de l'affaire ayant été examinée dernièrement par la chambre criminelle de la cour de 1ère instance de Tunis, n'avait pas d'ancienneté dans l'activité et n'était pas suffisamment imbibé des ficelles du métier. Au moment de l'incident, ce chauffeur était encore débutant et n'avait que quelques semaines d'ancienneté pendant lesquelles il a essentiellement travaillé du côté de la banlieue Sud (l'axe Hammam-Lif, Ben Arous, Mégrine). Il ne lui arrivait que rarement de venir au centre-ville de Tunis et, encore-moins, en banlieue-Nord. D'ailleurs, le jeune chauffeur ne manquait pas de demander de l'aide auprès des clients sur le meilleur trajet possible vers leurs propres destinations. Donc, il était néophyte et il ne le cachait pas. Et, lorsque les deux gaillards, ayant embarqué à bord du véhicule, lui ont demandé de les emmener de Ben Arous à Aïn Zaghouan, le chauffeur leur a clairement répondu qu'il ne connaissait pas l'emplacement précis de cette cité et les clients ont compris qu'ils sont face à un bleu, facile à déplumer. D'ailleurs, c'est apparemment cette impression qui a encouragé les deux jeunes hommes à tenter de dévaliser le chauffeur du taxi, en exploitant l'isolement du coin et la noirceur de la nuit. Du moins, c'est ce qu'ils ont affirmé lors de leur interrogatoire par les enquêteurs. Ces deux malfrats ont été arrêtés par les agents de l'ordre quelques heures après avoir commis leur forfait. Les signalements fournis par la victime ont permis à la police de bien cerner l'endroit et d'aller directement aux points noirs utilisés d'habitude par de pareils saoulards qui veulent se dérober des yeux de la police. La même descente des forces de l'ordre a permis d'arrêter également deux autres recherchés. Quant à la victime, il a affirmé dans sa déposition qu'il avait embarqué les coupables, le soir des faits à Ezzahra, en état d'ivresse évident. Ces derniers lui demandèrent de les emmener à Aïn Zaghouan. Arrivé dans un lieu retiré et éloigné des regards, l'un des agresseurs a brandi un coutelas et demandé au chauffeur de lui remettre les clés de la voiture ainsi que la recette de la journée.. Sous la menace, le chauffeur de taxi s'exécuta. Les deux malfrats le sommèrent de descendre et ils l'ont fouillé lui enlevant au passage son portable, son portefeuille et une montre de luxe. Les deux délinquants prirent ensuite la fuite. La victime s'est alors rendue au poste de police le plus proche pour relater son drame et déposer une plainte. Les agents ont vite fait de ratisser les lieux et sont parvenus à arrêter quatre suspects. Confrontés à la victime, celle-ci reconnut ses deux agresseurs qui essayèrent toutefois de nier leur implication dans ce détournement mais ils furent confondus par la présence du portefeuille de la victime dans les poches de l'un d'eux. Les deux malfrats ont été arrêtés et traduits devant la justice. Ils ont comparu en état d'arrestation devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis pour répondre de leur forfait. Devant la cour, ils passèrent aux aveux et demandèrent la clémence de la justice malgré le fait que le complice a essayé, au départ, de se rétracter et de clamer son innocence, avant d'avouer sa complicité et de rejoindre son ami dans la demande du pardon. La défense a requis les circonstances atténuantes en évoquant le fait que les accusés étaient ivres et qu'ils n'avaient pas d'antécédents judiciaires. L'affaire a été mise en délibéré.