De grandes ambitions sont portées sur le Premier forum des hommes d'affaires maghrébins, qui aura lieu les 10 et 11 mai prochain à Alger, pourvu qu'il n'emprunte pas le chemin des manifestations précédentes, n'ayant pas dépassé le cadre de simples réunions pour évoquer l'échec des structures maghrébines à constituer une vrai union et recenser les obstacles qui entravent de faire de la région un pôle économique agissant. Selon les organisateurs, ce forum vise avant tout de fédérer les pays maghrébin autour de projets économiques concrets pouvant contribuer au développement de cette région et faciliter la prise de décision commune dans le domaine du développement économique pour répondre aux besoins des marchés maghrébins. Cette manifestation, qui s'assigne l'objectif d'avoir un impact important sur le développement économique commun, se veut également un relais entre la région et le reste des partenaires du Maghreb à travers le monde. Ce rendez-vous permettra aussi, à l'ensemble des participants, de recenser et cibler les opportunités qui s'offrent à la région pour un développement en commun des potentialités économiques. Au programme de cette manifestation, à laquelle prendront part plus de 300 hommes d'affaires de Tunisie, Algérie, Maroc, Mauritanie et Libye, figure l'organisation de six ateliers sur la crise financière internationale, ses répercussions sur les économies des pays maghrébins, les solutions possibles pour la transcender et l'intégration maghrébine : obstacles et perspectives. L'accent sera mis sur la question des petites entreprises, le tourisme, le secteur foncier, les projets maghrébins et les Nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC). L'UMA "première victime du non-Maghreb M.Hédi Djilani, président de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (UTICA) et président de l'Union maghrébine des employeurs (UME) a indiqué au cours d'une conférence de presse, organisée, mercredi, à Tunis, que ce forum constitue un nouveau pas sur la voie de l'instauration d'un marché maghrébin sans frontières et sans restrictions. Il a qualifié l'économie des pays de l'UMA de "première victime du non-Maghreb" et indiqué qu'il est nécessaire de créer un groupement maghrébin afin d'immuniser les économies des pays de l'UMA et de les protéger des effets pervers de la crise financière internationale. M. Rabeh Bousebha, secrétaire général de l'Union magrhébine des employeurs a affirmé que l'organisation du 1er forum des hommes d'affaires maghrébins s'inscrit dans le cadre du programme d'activités de l'UMA précisant qu'il s'agit d'une tentative visant à dynamiser la coopération et la coordination entre les hommes d'affaires maghrébins. Il a ajouté que l'UME aspire à faire de ce forum, un rendez vous annuel régulier favorisant l'échange d'expertises, d'informations et d'idées et la coordination entre les opérateurs économiques maghrébins afin d'identifier des opportunités d'investissement et d'affaires.
Le Commerce intermaghrébin en dessous de son potentiel Les organisateurs ont précisé, que cette manifestation, qui sera organisée annuellement dans les différents pays maghrébins, vise à débattre des moyens d'améliorer la compétitivité des entreprises maghrébines et de les aider à se regrouper au sein de consortiums. Ce forum sera, aussi, l'occasion de mieux faire connaître les opportunités d'investissement et de partenariat qui existent entre les promoteurs maghrébins et de renforcer la coopération et la coordination entre les structures économiques maghrébines. Il a également pour objectifs de réunir les conditions devant favoriser l'émergence d'une nouvelle génération d'entreprises innovantes, de faciliter le transfert des capitaux et la circulation des marchandises et d'optimiser l'échange d'expertises entre les acteurs économiques. A noter que le commerce intermaghrébin est très en dessous de son potentiel et représente moins de 3 % du commerce extérieur de chacun des pays de l'UMA alors que l'Union européenne concentre, à leur niveau, 70% des échanges. Seulement 0,7 % des exportations algériennes sont destinées à ses deux voisins maghrébins, alors que 0,8 % de ses importations en proviennent. De même, le Maroc n'importe que 1,4 % depuis l'Algérie et la Tunisie et ne leur expédie que 1 % de ses exportations. Il en est ainsi pour la Tunisie dont les importations, provenant des voisins maghrébins, sont estimées à 1,1 %, alors que les exportations qui y sont destinées sont de 1,9 %. Il est attendu de ce Forum qu'il stimule les relations économiques au plan régional et ouvre des perspectives de partenariat avec d'autres acteurs économiques au niveau international. D'autant plus que le Maghreb, qui recèle des potentialités réelles en matière de capacités de développement, constitue un marché porteur de près de 100 millions de consommateurs.