Des soldats israéliens témoignent : Humiliations et actes de vandalisme contre les civils palestiniens Le Temps-Agences - La police israélienne a empêché hier des Palestiniens de participer à la proclamation de -Al Qods, capitale de la culture arabe-. Israël a conquis la partie orientale d'Al Qods à la Jordanie en 1967 et l'a annexée. Cette annexion n'est pas reconnue par la communauté internationale et les Palestiniens veulent faire d'Al Qods-Est la capitale de leur futur Etat indépendant. Après Damas, l'an dernier, la Ligue arabe a nommé cette année Al Qods "capitale de la culture arabe" pour 2009. Cependant, les autorités israéliennes sont intervenues pour disperser les célébrations. Un porte-parole de la police a déclaré qu'une vingtaine de Palestiniens avaient été interpellés lors de huit événements organisés à Al Qods-Est et aux alentours mais que l'on ne signalait aucun affrontement violent. Dans le quartier de Ras al-Amoud, la police a confisqué une torche venue de Syrie que les organisateurs comptaient utiliser pour allumer une flamme lors d'un rassemblement au coucher du soleil, a déclaré Shmulik Ben-Ruby, porte-parole de la police. L'ordre d'intervenir a été donné par le ministère israélien de la Sécurité intérieure parce que les célébrations violaient un accord avec l'Autorité palestinienne, a-t-il ajouté. Le secrétariat du président palestinien Mahmoud Abbas a annoncé qu'il avait l'intention de proclamer Al Qods "capitale 2009 de la culture arabe" dans un discours prononcé dans la soirée à Beït Lahm, en Cisjordanie, devant des dignitaires étrangers. Des responsables palestiniens ont cependant indiqué qu'aucun de ces dignitaires n'avait l'intention de se rendre hier à Al Qods. Outre les événements prévus à Al Qods, des célébrations doivent aussi avoir lieu à Ramallah et à Beït Lahm, en Cisjordanie, ainsi que dans la bande de Gaza. Une cérémonie prévue à Nazareth, la plus grande ville arabe d'Israël, a aussi été annulée hier par la police. --------------------------------------------- Des soldats israéliens témoignent : Humiliations et actes de vandalisme contre les civils palestiniens
Le Temps-Agences - Une série de témoignages de soldats israéliens vient jeter une lumière très crue sur l'opération "Plomb durci" dans la Bande de Gaza. Les révélations se sont multipliées ces derniers jours, sur les humiliations et actes de vandalisme contre des civils et leurs maisons, et l'assouplissement des règles d'engagement, qui a eu des morts pour conséquence, provoquant l'ouverture d'une enquête. Le gouvernement israélien a toujours affirmé avoir tout tenté pour éviter les victimes civiles pendant les trois semaines de cette agression qui s'est achevée à la mi-janvier. Leur nombre élevé a pourtant suscité les condamnations de la communauté internationale. Mais jeudi, soit deux mois après la fin de l'agression, l'armée d'Israël a ordonné une enquête sur ses propres soldats, après ces témoignages selon lesquels certains soldats ont tiré, parfois un peu trop vite et de manière indiscriminée, comptant sur le fait que l'assouplissement des règles d'engagement les protégerait. Ces révélations sèment le trouble et suscitent des interrogations, à Israël où l'armée bénéficie d'un respect considérable, mais où, déjà, la guerre du Liban de l'été 2006 avait ébranlé des certitudes. Ces témoignages sont d'autant plus troublants qu'ils viennent conforter les accusations des Palestiniens et des organisations de défense des droits de l'Homme, selon lesquelles Israël aurait violé les lois de la guerre à Gaza. Ces témoignages ont été publiés dans la lettre d'information en ligne d'une école militaire, transmise aux journaux israéliens "Haaretz" et "Maariv", qui en ont publié des extraits jeudi et vendredi, et que l'agence de presse américaine Associated Press a obtenus dans leur intégralité. Le directeur de l'institut militaire, Danny Zamir, a qualifié la discussion entre soldats "d'instructive", mais également "consternante et déprimante": "vous êtes en train de décrire une armée avec des normes très basses". L'un des soldats décrit comment une Palestinienne et ses deux enfants ont été tués, atteints par un sniper, pour avoir mal compris ce qu'un soldat israélien leur ordonnait et pris le mauvais chemin: le tireur embusqué n'avait pas été informé que les civils avaient reçu l'autorisation de sortir de la maison qu'il surveillait, et a donc ouvert le feu quand il les a vus approcher. Un autre raconte la mort d'une vieille femme, abattue alors qu'elle marchait sur la route et qu'il n'était pas clair qu'elle constitue un danger. "J'ai simplement eu l'impression que c'était un meurtre de sang froid", raconte le soldat identifié uniquement sous le nom d'"Aviv". Un autre soldat, "Ram", décrit ce qui semble être une querelle entre soldats laïcs et soldats religieux, et le "fossé profond" entre les informations préalables à l'opération fournies par l'armée et celles fournies par le rabbinat militaire, donnant le sentiment d'une "mission quasi-religieuse". "Leur message était très clair: 'Nous sommes le peuple juif, nous sommes venus sur cette terre grâce à un miracle. Dieu nous a ramenés sur cette terre, et maintenant nous devons nous battre pour chasser ceux qui interfèrent avec notre conquête de cette terre sainte'", dit-il. Un peu plus tôt cette année, l'armée avait déjà sérieusement réprimandé un officier pour avoir distribué un pamphlet religieux appelant les soldats à n'avoir aucune pitié avec leurs ennemis: ce document était basé sur les écrits d'un rabbin ultranationaliste, et pas approuvé par le rabbinat militaire, a expliqué l'armée israélienne.