La violence subie par la femme est-elle acceptable ou naturelle. La réponse est évidente pour le commun des mortels, non et mille fois non. Du moins, c'est ce que l'entendement nous dicte. Mais pour les enfants qui ont vécu dans l'environnement d'un père violent, surtout lorsqu'il est éméché et auprès d'une mère, le plus souvent battue et soumise de surcroît, ils n'ont pas d'autres références et sont enclins à considérer la violence conjugale comme naturelle et de ce fait acceptable. Même l'épouse, qui a grandi auprès d'une belle-mère, admet que la violence est dans le rapport naturelle des couples. Victime de brimades et d'agressions physiques, elle éprouve, d'une manière inconsciente, une impuissance à porter plainte contre un conjoint violent dont elle subit, en silence, la domination. La peur au ventre, elle craint ses réactions intempestives et brutales qui peuvent aboutir aux menaces les plus révoltantes si elle ose lui tenir tête. Et dans la majorité des cas pour sauver son foyer, surtout si elle est sans ressource, elle accepte, la mort dans l'âme , de subir les sévices que lui impose ce mari odieux. Ce qui la retient, c'est la terreur qu'elle ressent, la honte de se plaindre à autrui, le manque de soutien qu'elle rencontre et surtout le fait d'être blâmée si l'audace la pousse à demander l'intervention de l'autorité judiciaire. Heureusement, que les temps ont changé et que beaucoup de femmes maltraitées, violentées n'attendent plus d'être « au bout du rouleau » pour dénoncer les sévices qu'elles endurent au foyer conjugal. Grâce aux associations de la société civile, les langues se sont déliées et la femme battue a pris conscience de la gravité de son immobilisme en la matière. A présent, elle fait acte de bravoure et ne ressent plus sa situation comme un échec. Elle ne tolère plus l'abus de pouvoir de son conjoint, sa violence verbale et physique qui la déstabilise et la blesse dans son orgueil et dans sa chair. Elle s'exprime maintenant et se confie pour se soulager. Elle entend mettre un terme définitif à ce cycle infernal de la violence qui mine son foyer. Bref, elle recouvre sa dignité de femme, l'égale de l'homme. Toutefois, toutes les mesures prises par les différentes nations pour la protéger, les législations les plus dures, suffiront-elles à éradiquer sinon à atténuer ce fléau ravageur des couples. Ce mal insidieux qui ronge les sociétés de la planète entière. Cette violence conjugale qui atteint son point culminant avec les assassinats quotidiens dont sont victimes des milliers de femmes, de par le monde. Quant aux autres formes de violence, Dieu seul sait quand elles disparaîtront de la face du globe terrestre.