Personne ne sait comment ce quadragénaire dans la présente affaire a connu l'accusée ni dans quelle circonstance. Il n'en reste pas moins qu'aux termes de la plainte déposée par ce bonhomme, cette dame l'aurait escroqué de 3 mille dinars. Qu'en était-il au juste ? Toujours d'après le plaignant, cette dame aurait convenu de monter une société commerciale avec lui. A ce titre, il lui remit ladite somme représentant sa part. Quant à la dame, elle lui remit un chèque du même montant qui s'avéra, hélas, sans provisions. En fin de compte la société n'a pas été constituée faute de fonds, une partie du capital ayant été dilapidée par l'associée, selon le quadragénaire qui tint à la poursuivre en justice. Inculpée d'escroquerie, elle déclara devant le tribunal, qu'elle avait effectivement convenu avec ce dernier de monter une société, et elle avait dépensé l'argent qu'il lui a remis, dans des produits qu'elle importa des Emirats, dans le but de les commercialiser au nom de la société. Mais ces produits ont été saisis à la douane. Quant au chèque, il lui a été préalablement remis par une tierce personne. Elle ne pouvait savoir qu'il était sans provisions. Elle ajouta que de toutes les façons, elle avait procédé à sa régularisation. Son avocat plaida l'absence de l'élément moral de l'infraction, sa cliente étant de bonne foi, et pour meilleure preuve, le paiement au bénéficiaire du chèque litigieux, dont attestation bancaire établissant sa régularisation. Il n'y a donc pas eu de manœuvres frauduleuses, ni de projet chimérique en vue de soutirer de l'argent indûment de la présumée victime. En effet, expliqua-t-il, la proposition de constituer une société émana du quadragénaire et non de la dame. Cependant la victime, n'a pas retiré sa plainte, même après régularisation dudit chèque, estimant qu'il avait subi un énorme préjudice. Quoi qu'il en soit l'avocat sollicita pour toutes les raisons qu'il étaya, l'acquittement de l'accusée. Le tribunal appréciera.