Tunis-Le Temps-La réinsertion d'un ancien détenu est toujours difficile, surtout lorsqu'il retourne au milieu social dans lequel il se trouvait préalablement à sa détention. Il se doit de prouver à sa sortie sa volonté ferme de réintégrer le droit chemin et c'est là où le bât blesse, car il s'agit pour lui de dépasser les préjugés de ceux qui l'ont définitivement classé, depuis le jour où il a été condamné à une peine privative de liberté. Et pourtant, il ne faut pas qu'il désarme et qu'il baisse les bras, en usant de tous les moyens pour arriver à franchir cet obstacle o combien compromettant pour son avenir. Cependant il faut qu'il se garde d'user des moyens détournés ou des manœuvres risquant de le ramener à la case départ. C'est cette récidive qu'il doit éviter à tout prix, car une deuxième chute peut être fatale pour celui qui s'était déjà difficilement relevé de la première. La moindre incartade pourrait en effet aboutir à une récidive. D'autant plus que certains préjugés peuvent constituer pour lui, un élément supplémentaire à charge. Etait-ce le cas de ce quadragénaire qui venant de sortir de prison, a été accusé, quelques jours plus tard, d'avoir usé de manœuvres frauduleuses à l'encontre d'une jeune dame, afin de la soulager de 60 dinars ? En tout état de cause,c elle-ci déclara dans sa plainte, que l'accusé lui fit croire qu'il était à la tête d'une société de service et qu'il était à la recherche d'une secrétaire. Volontaire pour ce poste, la jeune dame remit à l'employeur présumé, la somme de 60 dinars à titre de frais pour le dossier d'embauche. Cependant elle attendit longtemps, pour finir de réaliser qu'elle a été l'objet d'une escroquerie et que ce directeur de société n'était qu'un imposteur. D'autant plus qu'il avait des antécédents dans le domaine puisqu'il venait de purger une peine de prison, en vertu de sa condamnation dans une affaire d'escroquerie. Cependant devant le tribunal, l'accusé clama son innocence, en déclarant que ce n'était qu'un coup monté par cette jeune dame qu'il connaissait depuis fort longtemps, pour un vieux différend qui les opposait depuis bien avant sa première condamnation. L'avocat de la défense plaida l'absence de preuves, pouvant corroborer les faits incriminés d'une manière indubitable. D'autant que son client était fragile, ayant déjà été condamné pour escroquerie, et venant de quitter un centre de détention où il avait purgé sa peine. L'avocat sollicita pour toutes ces raisons, l'acquittement pur et simple. Le tribunal mit l'affaire en délibéré.