Sombres desseins pour un sombre destin, c'est ce que la région du Moyen-Orient risque de connaître avec ce nouveau gouvernement israélien. Cela promet une descente aux enfers et cela augure d'un mauvais présage. Il ne s'agit pas d'être systématiquement pessimiste et automatiquement défaitiste, il s'agit tout simplement d'être réaliste. La paix au Proche Orient a-t-elle encore une chance après l'investiture du gouvernement hétéroclite de Benyamin Netanyahu ? On ne peut qu'être pessimiste et ce n'est pas l'inclusion du travailliste Ehoud Barack destinée à sauver les apparences qui va changer quoi que ce soit. Ce gouvernement aura du mal à mettre sur pied une position cohérente qui ne soit pas uniquement portée sur l'accélération du développement des colonies, la purification ethnique, le rejet de toute solution au problème palestinien et qui ne soit pas synonyme de pérennisation de l'occupation totale et définitive de toute la Palestine. Voilà un gouvernement capable et même déterminé à mettre en place une politique encore plus extrémiste. A quoi faut-il s'attendre quand ce gouvernement propose un projet politique avec plus d'arrogance, plus de discrimination et plus d'oppression ?! Le véritable ennemi d'Israël c'est Israël lui-même. Tel qu'il se présente aujourd'hui le temps ne joue pas en faveur de ce nouveau gouvernement qui ne pourra certainement pas en sortir indemne. Pour une fois, Israël ne s'est pas trouvé que des alliés et des supporters inconditionnels et commence à avoir sa part de critiques acerbes venant de ses amis et de ses alliés indiscutables. Plus les Palestiniens font montre de souplesse, plus les Arabes font preuve de réalisme en s'en tenant à la proposition de paix saoudienne, plus les Israéliens confortent leur présence dans le territoire palestinien notamment en Cisjordanie. Voulant paraître magnanime, trompe l'œil pour l'opinion occidentale, le premier ministre israélien déclare vouloir améliorer les conditions de vie des palestiniens tout en les assignant dans des bantoustans et des ghettos. Mais personne n'est dupe, ni naïf. Le seul moyen de faire la paix c'est de l'imposer de l'extérieur. Si avec les nouvelles donnes, le retour de la Syrie dans le processus de discussion sur l'avenir de la région, la main tendue de Washington à Téhéran, la réconciliation arabe après le Sommet de Doha, une réconciliation qui doit être globale et durable et avec la volonté d'Obama de contrer les tentatives israéliennes au risque de devenir de moins en moins israélophile, si tout cela échoue, alors le chaos cèderait très vite la place à l'horreur. Il est très difficile de pouvoir sortir de cette impasse dans laquelle trois générations de dirigeants politiques n'ont pas réussi à sortir. Ce sera un nouveau bégaiement de l'histoire.