Le Temps-Agences - Entre risque terroriste et manifestations en tout genre, les forces de sécurité britanniques sont sur le pied de guerre avant le G-20 de Londres. Quelque 5.000 policiers, dont certains armés de pistolets Taser, seront déployés dans la capitale britannique pour le Sommet de demain, tandis que 35.000 hommes supplémentaires seront en alerte. Une partie protégera le site du Sommet au Centre ExCel dans le quartier des docks de Londres, les autres se concentrant sur les hôtels de luxe et les tours de la City, le quartier de la finance. Après les attentats de Mumbai (Inde) en novembre, lors desquels des assaillants étaient arrivés à bateaux, des patrouilles nautiques supplémentaires auront lieu sur la Tamise et les plongeurs de la police traqueront d'éventuelles bombes flottantes. Le réseau de 10.000 caméras de surveillance de la capitale britannique sera mis à contribution pour surveiller les manifestants et une unité spéciale de l'armée britannique est elle aussi en alerte. La présence de dizaines de milliers de manifestants dans la capitale britannique fait redouter encore davantage que des terroristes ne choisissent de frapper au moment du G-20. La Grande-Bretagne est déjà placée au niveau d'alerte terroriste "grave", qui signifie que les autorités jugent hautement probable la possibilité d'un attentat. Les autorités n'ont pas oublié que le dernier grand Sommet international organisé en Grande-Bretagne, celui du G-8 en juillet 2005, avait coïncidé avec les attentats meurtriers dans les transports en commun londoniens, qui avaient fait 52 morts. La ministre britannique de l'Intérieur Jacqui Smith a toutefois assuré qu'aucun complot terroriste visant spécifiquement le G-20 n'avait été identifié à ce jour, mais a averti que les terroristes pouvaient frapper "à tout moment". "On va être mis au défi", reconnaît Simon O'Brien, un haut responsable de la police, qui coordonne l'opération de 7,2 millions de livres (7,7 millions d'euros) pour assurer la sécurité lors du G-20. Michael Clarke, qui dirige le Royal United Services Institute, un institut de recherches londonien, estime que de petits groupes terroristes pourraient chercher à profiter des nombreuses manifestations prévues cette semaine par des organisations écologistes, altermondialistes ou pacifistes. Hier, cinq personnes ont été arrêtées à Plymouth, à 385km de Londres dans le sud de l'Angleterre dans le cadre des lois antiterroristes. Des répliques d'armes, des pétards et des éléments de propagande ont été saisis. Selon des sources policières, les enquêteurs tentent de déterminer si les suspects voulaient viser le Sommet. Banques et hôtels se préparent à être la cible d'éventuelles attaques de la part des manifestants, remarque Pepe Egger, un expert de la sécurité de la firme londonienne Exclusive Analysis. Les banques ont donc donné comme consigne à leur personnel de s'habiller décontracté mercredi et jeudi, d'éviter les pauses cigarettes en bas des tours de la City et d'annuler toutes les réunions non-urgentes. "Je suis assez inquiet", explique Luke Keyser, un banquier de 28 ans employé de Royal Bank of Scotland. "On nous a déjà dit de s'habiller décontracté. Et si on veut, on peut travailler de chez soi".